savoirs - orphée noir
   
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1 ORPHEE NOIR Qu’est-ce donc que vous espériez, quand vous ôtiez le bâillon qui fermait ces bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? Ces têtes que nos pères avaient courbées jusqu’à terre par la force, pensiez-vous, quand elles se relèveraient, lire l’adoration dans leurs yeux ? Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir qu’on le voie ; il était regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité, blanc comma la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre regard rentre dans nos yeux ; des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent. Jean-Paul Sartre 2 3 LE FRANÇAIS EN COULEUR Le français, ce sont les grandes orgues les plus suaves, aux fulgurances de l’orage, et puis il est tour à tour flûte, hautbois, tam-tam, Le français nous a séduits de ses mots abstraits et rares dans nos langues maternelles, où les membres se font pierres précieuses. Chacun des mots est naturellement nimbé d’un halo de sève et de sang. Les mots français rayonnent de mille feux comme des fusées Qui éclairent notre nuit. Léopold Sédar SENGHOR Chaibi : Village de Chtouka 4 AFRIQUE Mali Enfant précoce, Amadou Hampâté Bâ sait lire et retient les textes du Coran dés l’âge de 7 ans. Originaire d’une famille peule aristocratique, il reçoit une éducation spirituelle par son père et une éducation religieuse et morale traditionnelle des voies ésotériques de l’Islam par un sage. Toute sa vie, l’écrivain s’est attaché à défendre et à sauvegarder les cultures orales peules et le dialogue entre les hommes, ce qui a fait sa célébrité. Son oeuvre littéraire est considérable et compte des poèmes, des romans, des traductions, des ouvrages historiques. R HAM L’Étrange destin de Wangrin / Amadou Hampaté Bâ UGE, 1998 (10/18 ; 185) Amadou Hampaté Bâ, le grand défenseur de la « tradition orale » africaine né au Mali en 1901, raconte ici l’histoire d’un homme qui fut son ami. Cet homme, voué dés sa jeunesse au dieu « Gongoloma Soké » dieu des contraires et de la ruse, en portait lui-même les contradictions. Bravant impunément la chance, il nous entraîne dans une suite d’aventures cocasses où nous le voyons, avec pour seules armes son intelligence et sa connaissance des hommes, se hisser au sommet de la puissance et de la fortune, dépouiller les riches au bénéfice des pauvres et, suprême exploit pour l’époque, rouler les « Dieux de la Brousse » d’alors : Messieurs-les-Administrateurs Coloniaux ! Mais il arrive que les dieux se fâchent… 5 808.883 HAM Amkoullel, l'enfant Peul : Mémoires / Amadou Hampâté Bâ ; Préf. de Théodore Monod Actes Sud, 1992 (Babel ; 50) Voici un étonnant livre de mémoires, à la fois roman d’aventures, tableau de moeurs et fresque historique. Ce livre restitue dans une langue savoureuse et limpide, toutes les richesses, les couleurs et la vie du grand récit oral africain. C’est aussi une belle leçon d’humour, de tolérance et d’humanité qu’y trouveront les passionnés de littérature. Publicité de Galluzzo sur l’exil 6 Massa Makan Diabaté est né en 1938 à Kita en plein pays malinké, un des berceaux de la tradition orale au Mali. Kélé Monson Diabaté, son oncle et maître, fut un traditionaliste, que beaucoup de chercheurs ont consulté pour son savoir. Malgré son titre universitaire (Historien), Massa Makan Diabaté n’a rien perdu de l’éducation traditionnelle donnée aux jeunes griots dés l’âge de 7 ans. Cela fit que M.M . Diabaté était, à proprement parler, « au carrefour » de l’oral et de l’écrit ». Sa mort à Bamako en Février 1988 fit rappeler cette réflexion de Kélé Monson Diabaté : « Il n’est pas juste que la fruit vert tombe avant le fruit mûr ». R DIA Le Boucher de Kouta / Massa Makan Diabate A. Hattier, 1982 (Monde noir poche) Roman dans lequel l’auteur évoque avec humour la fraternité de case où ceux de la même société d’âge s’aiment sans se témoigner ni respect ni égards, l’islam cohabitant avec les croyances ancestrales. R DIA Le Lion à l’arc / Massa Makan Diabate A. Hattier, 1986 (Monde noir poche) Massa M. Diabaté, dont on connaît l’attachement à la tradition malinké, a choisi de faire revivre la célèbre épopée inspirée par Sun Jata, le fondateur de l’Empire du Mali. 7 Né près de Dakar, Birago Diop reçut une formation coranique et suivit simultanément les cours de l’école française. Pendant ses études de médecine vétérinaire à Toulouse, il resta à l’écoute des travaux des africanistes, et s’associa à la fin des années 1930 au mouvement de la Négritude qui comptait alors Senghor et Césaire. Il publia des contes et son recueil de poèmes « Leurres et Lueurs » est profondément imprégné de culture française alliée aux sources d’une inspiration africaine. Sa carrière diplomatique, après l’indépendance de son pays, et son retour à son premier métier de vétérinaire à Dakar n’entravèrent pas son exploration de la littérature traditionnelle africaine, mais il déclara avoir « cassé sa plume »…. R DIO Les Contes d’Amadou Koumba / Birago Diop Société Nouvelle Présence Africaine, 1969 « Dans la trame solide de ses contes et de ses sentences, me servant de ses lices sans bavures, j’ai voulu, tisserand malhabile, avec une navette hésitante, confectionner quelques bandes pour coudre un pagne sur lequel grand-mère, si elle revenait, aurait retrouvé le coton qu’elle fila la première ; et où Amadou Koumba reconnaîtra, beaucoup moins vifs sans doute, les coloris des belles étoffes qu’il tissa pour moi naguère ». R ETO Etonnants Voyageurs : Nouvelles voix d'Afrique ; Anthologie présentée par Michel Le Bris Hoëbecke, 2002 Littérature de l’exil, du métissage culturel, bousculant les idéologies identitaires, refusant de s’enfermer dans une quelconque « africanité », affirmant au contraire sa vocation universelle avec une belle vigueur, concassant, réinventant la langue française, jouant de toutes les stratégies narratives, à commencer par celles issues des traditions orales, bousculant les tabous : une Afrique nouvelle prend ici la parole. Très loin en vérité des clichés où on l’enferme encor e. 8 R NDJ La Descente aux enfers et onze autres nouvelles/ Noël Nétonon Ndjekery A. Hattier, 1984 (Monde noir poche ; 25) Recueil de nouvelles primées dans le cadre du 7e Concours radiophonique de la Meilleure Nouvelle de Langue Française. R OBI L’Enfant des masques / Ludovic Obiang L’Harmattan, 1999 (Encres noires) Cinq nouvelles sur l’enfance écrites dans une langue poétique et musicale Mali, Djenné, statuette. Paris, musée des Arts premiers R RUS Sang mêlé : ton fils Léopold / Albert Russo Le Griot, 1990 Au Congo belge, dans les années 1950, le jeune métis Léo est adopté par Harry Wilson, un américain. Avec sa servante Mama Malkia, ils comblent Léo d’affection. Mais, en proie aux moqueries de ses camarades blancs à l’école, Léo se sent rejeté. Il se noue d’amitié avec un garçon juif, Ishaya, et fait l’apprentissage de la vie. Le récit traite de la difficulté à vivre la différence. 9 R UTA Légendes africaines / Tchicaya U Tam’si Seghers, 1987 Puisant aux meilleures sources du folklore africain, l’auteur a su choisir les récits les plus colorés, et retracer à travers eux, pour nous la transmettre, toute l’histoire de la création africaine R UTA Ces fruits si doux de l’arbre à pain / Tchicaya U Tam’si Seghers, 1990 (Chemins d’identité) Avec poésie et une verve sans pareille, l’auteur décrit une société africaine des lendemains de l’indépendance, qui cherche douloureusement un équilibre, hésitant entre tradition et héritage colonial. Dans ce monde incarné par des personnages magiques, drôles et parfois dérisoires, c’est l’Afrique toute entière qui vibre et nous émeut. Affiche d’un Colloque sur la francophonie 10 Côte d’Ivoire Né en 1927 en Côte d’Ivoire, Ahmadou Kourouma est d’origine malinké, une ethnie présente dans différents pays d’Afrique de l’Ouest. Son nom signifie « guerrier » en langue malinkée. Pendant la colonisation française il est « tirailleur sénégalais » en Indochine. En 1960, lors de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il revient vivre dans son pays natal mais est très vite inquiété par le régime du président Félix Houphouêt-Boigny. Il connaît la prison avant de partir en exil dans différents pays. Lorsqu’en 2002, la guerre civile éclate en côte d’Ivoire, il prend position contre l’ivoirité « une absurdité qui nous a menés au désordre » et pour le retour de la paix dans son pays. Il meurt en 2003, et L’Afrique perd un écrivain qui n’a cessé de dénoncer les dégâts liés à la colonisation mais aussi les dérives des régimes politiques qui ont suivi. R KOU Monnè, outrages et défis / Ahmadou Kourouma Seuil, 1990 Une épopée tout à la fois tragique et dérisoire du peuple ivoirien livré à la colonisation, et une critique au vitriol des Etats africains. R KOU Allah n’est pas obligé / Ahmadou Kourouma Seuil, 2000 Ibrahima, un enfant africain orphelin, part à la recherche de sa tante Mahan, sa tutrice. Il est accompagné par Yacouba, le féticheur. Ils voyagent à travers le Libéria et la Sierra Leone qui souffrent de guerre tribale Comme ils n’ont pas d’argent, ils sont obligés de travailler : Yacouba comme grigriman et Ibrahima comme enfant-soldat. Prix Renaudot 2000, Prix Goncourt des Lycéens 2000. 11 Oracle à souris (Côte d’Ivoire) R KOU Quand on refuse, on dit non / Ahmadou Kourouma Seuil, 2004 Birahima, l’enfant soldat de « Allah, n’est pas obligé », est démobilisé et survit à Daloa, ville du Sud de la Côte d’Ivoire. Très amoureux de Fanta, il se propose de l’accompagner lorsque celle-ci décide de fuir les combats et de partir vers le Nord. Chemin faisant, Fanta décide de faire son éducation, et lui raconte l’histoire de leur pays des origines à aujourd’hui. R KOU En attendant le vote des bêtes sauvages / Ahmadou Kourouma Seuil, 1998 Humour ravageur, puissance d'évocation, complexité des personnages dans ce texte qui est une réflexion sur les relations étroites qu'entretiennent le pouvoir et la magie en Afrique. Troisième roman d'Ahmadou Kourouma. Prix du Livre Inter 1999. Wé, masque, bois, peau, os, fibres végétales, grelots en fer. Abidjan 12 Congo Alain Mabanckou est né au Congo-Brazzaville en 1966. Il a fait des études de Droit et a enseigné la littérature à l’Université du Michigan et vient d’accepter un poste de professeur de littérature francophone à l’Université de Californie Los Angeles. Il est l’auteur de cinq romans, six recueils de poèmes et de plusieurs nouvelles. Il a reçu en 1995 le prix de la Société des Poètes Français ; en 1998 le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire ; en 1994 la m »daille de citoyen d’honneur de la ville de Saint-Jean d’Angely. R MAB Verre Cassé / Alain Mabanckou Seuil, 2005 Verre cassé est le patriarche d’une bande de joyeux marginaux qui a l’habitude de se retrouver dans un bar congolais crasseux. Ivrogne et désabusé, il raconte les aventures souvent cocasses de ces personnages truculents et donne à voir un portrait de l’Afrique contemporaine. Ce dernier roman a reçu le prix du roman Ouest-France-Etonnants voyageurs 2005, le Prix des cinq continents de la Francophonie 2005, le Prix RFO du livre 2005. Congo, Porte de case 13 Sénégal Né à Joal, au Sénégal, dans une famille aisée, L.S.Senghor bénéficie d’une éducation privilégiée qui le conduit, après le collège de Dakar, au Lycée Louis-Le-Grand à Paris, puis à l’agrégation de grammaire préparée à la Sorbonne. Membre du Parti socialiste, Ministre du Général de Gaulle, il devient, à la faveur de la décolonisation, le premier président élu du Sénégal en 1960. Ses conceptions politiques, qui se réclament du socialisme et de l’humanisme, lui font souhaiter le maintien d’un lien privilégié avec la France, mais il réclame pour son pays une réelle indépendance. 923 SEN Léopold Sédar Senghor : genèse d'un imaginaire francophone / Jean-Michel Djian ; préface d' Abdou Diouf ; Aimé Césaire Gallimard, 2005 Suivi d'un entretien avec Aimé Césaire. Retrace la vie de Léopold Sédar Senghor, ses contradictions, ses utopies et ses combats. Comporte également des documents inédits de l'homme politique sur la francophonie et la langue française ainsi que sa correspondance avec Jean Ballard. Fixé sous verre (Sénégal), vers 1950, verre peint 14 Dans une des pages de son premier roman : « Ah, sacrée France, c’est peut-être parce qu’elle porte un nom de femme qu’on la désire tant ». Fatou Diome est née en 1968 au Sénégal. Elle arrive en France en 1994 et vit depuis à Strasbourg. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles « La préférence nationale ». Elle anime une émission littéraire, Nuit Blanche, sur France 3 Alsace. R DIO Kétala / Fatou Diome Flammarion, 2006 A la mort de Mémoria, une jeune sénégalaise, la panique règne dans son appartement. Ses meubles - qui savent parler ! -, ont compris que les humains comptaient procéder au kétala (partage des biens). Ils décident alors de reconstituer oralement l'histoire de leur propriétaire, afin d'emporter un peu de sa mémoire. R DIO Le Ventre de l’Atlantique / Fatou Diome Feryane, 2004 Salie vit en France, et son frère, Madické, qui vit en Afrique, rêve de le rejoindre. Mais comment lui expliquer la face cachée de l’immigration, lui qui voit la France comme une terre promise. Premier Roman. R FAL Festins de la détresse / Aminata Sow Fall Co-Editions, Alliance/Ed d’en Bas, 2005 ( Terres d’écritures ; 1) Chroniques d'une famille et d'une cour, ce roman plonge le lecteur au coeur de vies en proie aux absurdités que provoquent les changements économiques et sociaux, trop rapides pour le temps d'une vie humaine. 15 R NDI Ramata / Abasse Ndione Gallimard, 2000 Ce roman très complexe, écrit dans un français d’une qualité rare, permet, à travers les nombreux protagonistes de l’histoire de Ramata, les époques et les lieux différents où elle se déroule, de mieux comprendre la réalité du Sénégal d’aujourd’hui. Sénégal, « Les Esclaves » de Keita Souley Togo R ALE Cola Cola Jazz / Kangni Alem Dapper, 2002 Héloïse Bhinneka, jeune métisse franco-africaine, ne connaît de son père que ce que sa mère, toxicomane et suicidaire, a bien voulu lui en dire. Un jour celui-ci refait une apparition sous la forme d’une invitation à venir à TiBrava. Mais le père tant rêvé n’est pas là. A sa place Héloïse découvre une demi-soeur, avec laquelle elle va entreprendre une sorte de quête des sens. 16 Cameroun 305.8 KEL Je suis noir et je n'aime pas le manioc / Gaston Kelman Max Milo, 2003 Un témoignage sur la condition d'être noir dans la société française contemporaine, sur l'attitude de la société française à leur égard et sur les Noirs qui souffrent de leur problème identitaire : Français d'origine africaine ou Africains de culture française... Affiche de la MASA, 2003 (Marché des arts du spectacle africain) 17 BANDES DESSINEES BD Rwanda 1994 : descente en enfer / Scenario de Cécile Grenier et Ralph ; Dessin de Pat Masioni Albin Michel, 2005 Fondée sur cinq ans d'une enquête réalisée par la journaliste Cécile Grenier, cette BD raconte le génocide rwandais (un million de morts) en suivant le destin de Mathilde, jeune maman plongée dans l'enfer. Audelà de l'émotion qui s'en dégage, cet album est courageux. Dans une France qui s'empresse d'oublier toute de son éventuelle culpabilité dans les événements de 1994, Grenier, aidée de son complice Ralph au scénario, remue le couteau dans la plaie. Mieux, le tome 2 à paraître dans quelques mois, critique la version officielle du génocide. Congolais réfugié politique en France, le dessinateur Pat Masioni, qui vivait en foyer Sonacotra au début de la réalisation de l'album met tout son coeur d'Africain exilé au service de cette histoire forte. BD Les Africains dessinent l'Afrique / Collectif BD-Africa, 2006 Des dessins quasi-animés, au couleur de l’Afrique, des teintes marrons qui rappellent ce continent riche d’une culture hétérogène où pointe pourtant un point commun : la sorcellerie, la magie noire, le surnaturel, abordés non sans humour par les auteurs qu’a côtoyés « Ptiluc » (qui présente l’ouvrage), au cours de ses voyages. Au final, une réussite dans l’illustration, qui reprend toutes les techniques possibles. Quelques petites perles dans les scénaris resteront comme un voyage vers l’ailleurs : l’Afrique ! 18 ANTILLES « Nous n’avons pour nous aider pas davantage de traces que l’oiseau dans l’air, le poisson dans l’eau, et au beau milieu de cette incertitude nous vivons et certains rient et d’autres chantent ». Simone Schwarz-Bart R NOI Noir des îles /Collectif Gallimard, 1995 Six textes inédits de Fortuné Chalumeau, Raphaël Confiant, René Depestre, Ernest Pépin, Gisèle Pineau et Christiane Taubira-Delannon. Six nouvelles qui nous entraînent derrière le sourire des cartes postales pour nous faire voir un monde où le soleil, la mer et les palmiers ne sont qu’un décor affable posé sur la misère, la violence et la tyrannie. Six joyaux noirs pour dessiner un portrait des îles. 19 Guadeloupe Créole de souche française dont la famille est établie dans la Caraïbe depuis l’an 1700, Fortuné Chalumeau est docteur en sciences naturelles , spécialiste de l’évolution des espèces et, à ce titre, fondateur et directeur de l’Institut de Recherche entomologiques de la Caraïbe. Il est aussi l’auteur de nombreux romans et nouvelles. R CHA Hautes abîmes / Fortuné Chalumeau J-C. Lattès, 1999 (Hémisphères) Mêlant mythes et high-tech, secrets de l’ésotérisme antique et défis de la science génétique, alternant cruauté et lyrisme, l’auteur entraîne le lecteur dans un tourbillon de passions et de folies où l’amour et l’intelligence finiront toutefois par dominer. Une formidable saga, une homéride actuelle ayant pour thème principal l’éternel combat entre le Bien et le Mal. Klodi Cancelier, la Maison séculaire, 2005 20 Maryse Condé est née en 1937 à Pointe-à-Pitre. Elle fit des études de Lettres Classiques à la Sorbonne et en 1960, elle se marie au comédien Mamadou Condé et part pour la Guinée où elle affronte les problèmes inhérents aux Etats nouvellement indépendants. Après son divorce, elle continue de séjourner en Afrique avec ses quatre enfants. De retour en France en 1973, elle se remarie à Richard Philcox, enseigne dans diverses universités et entame sa carrière de romancière. Après la publication de « Ségou », elle rentre en Guadeloupe. Mais elle quitte bientôt son île natale pour s’installer aux Etats-Unis où elle enseigne aujourd’hui à Columbia University. R CON Moi, Tituba sorcière... : Noire de Salem / Maryse Condé Gallimard, 2005 (Folio ; 1929) Fille d’esclave, violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John l'entraîne à Boston, puis au village de Salem. R CON La Traversée de la Mangrove / Maryse Condé Mercure de France, 1990 Dans le temps clos de cette seule nuit, au-delà de la petite communauté que l’on regarde, c’est toute la société guadeloupéenne d’aujourd’hui qui se dessine, avec ses conflits, ses contradictions et ses tensions. 21 R CON La Colonie du Nouveau Monde / Maryse Condé R. Laffont, 1993 Raconte la bouleversante déréliction d’une communauté d’hommes et de femmes revenue à l’adoration des divinités d’autrefois. Ici, elle aborde une autre terre de littérature, l’Amérique du Sud, où elle fait entendre ce besoin d’un Dieu que la fin des idéologies a rendu plus aigu et que les religions officielles ne satisfont plus. Klodi Cancelier, Danse rituelle (Guadeloupe) R CON Désirada / Maryse Condé R. Laffont, 1997 Trois femmes séparées bien qu’unies par le sang. Une saga familiale pleine de lumière et d’ombre, à travers laquelle c’est toute l’histoire des Antilles modernes qui se déploie, dans une langue qui associe brutalité et concision. R CON La Vie scélérate / Maryse Condé Seghers, 1997 (Chemins d’identité) Dans ce roman, Maryse Condé nous conduit des rives de la Guadeloupe à la boue de Panama, du Chinatown de San Francisco aux maisons hautes et basses de La Pointe, racontant avec tendresse et humour l’ascension sociale de toute une famille. 22 R CON Le Coeur à rire et à pleurer : contes vrais de mon enfance / Maryse Condé R. Laffont, 1998 Premier récit autobiographique de Maryse Condé, où elle met en scène sa jeunesse dans la Guadeloupe des années 50, ses relations houleuses avec sa mère, sa confrontation à la mort, au racisme, ses désillusions amoureuses, ses rêves de liberté et d’autonomie. Ces souvenirs sont l’occasion d’aller aux sources de son inspiration romanesque. R CON Célanire cou-coupé / Maryse Condé R. Laffont, 2000 Guadeloupe, début du XXe siècle. Célanire Pinceau, dite Célanire coucoupé, a été retrouvée, bébé, la gorge tranchée, sur un tas d’ordures. Elle a survécu à ses blessures. Mais quelle vie peut-on mener en portant à son cou une cicatrice aussi horrible ? La Blessure abominable devient le symbole du crime commis contre les populations indigènes. R CON La Belle Créole / Maryse Condé Mercure de France, 2001 En 1999, Dieudonné sort de prison après son acquittement pour le meurtre de Loraine, sa riche maîtresse Békée. Mais la ville de Port- Mahault connaît des conflits sociaux, des affrontements syndicaux et politiques, une haine raciale et une économie sinistrée. Aussi, sa famille l’ayant rejeté, il se réfugie sur la Belle Créole, le bateau qui est son seul repère. Une histoire d’amour passionnel. Angela Davies, Les Jardins de Balata (Guadeloupe) 23 R JUL Mélody des faubourgs / Lucie Julia L’Harmattan, 1989 L’évolution d’une jeune Guadeloupéenne, Mélody, qui quitte la canne à sucre où elle est née pour aller travailler à Pointe-à-Pitre. L’auteur, militante féministe, est née en Guadeloupe. Gisèle Pineau est née à Paris en 1956. En 1975, elle vient d’obtenir son Bac, et suit pendant deux ans des études de Lettres Modernes qu’elle abandonne faute d’argent. Elle devient infirmière en psychiatrie en 1979, se marie et repart pour la Guadeloupe où elle exercera pendant vingt ans sa profession au Centre Hospitalier Psychiatrique de Sainte- Claude. Depuis sa réinstallation à Paris en automne 2000, elle mène toujours, parallèlement à sa carrière d’écrivain, cette autre profession qui, dit-elle, équilibre sa vie. R PIN L’Exil selon Julia / Gisèle Pineau LGF, 2000 (Le Livre de Poche ; 14799) Difficile de vivre dans cette Ile-de-France inhospitalière, au coeur des années 60, lorsqu’on est une petite guadeloupéenne exposée à la compassion ou à la dérision des « Blanche-Neige », « Charbon et Cie » ou autres appellations pas vraiment drôles… Gisèle a une alliée : Julia, dite Man Ya, la grand-mère, venue en France pour fuir les brutalités de son mari. Pour l’enfant, Man Ya sera le refuge d’amour et de sagesse ; elle lui donnera la plus belle patrie qui soit, celle de ses mots et de sa mémoire chantante. 24 R PIN Fleur de barbarie / Gisèle Pineau. Mercure de France, 2005 En 1984, Josette a neuf ans lorsqu’elle débarque en Guadeloupe. Elle découvre Théodora, sa grand-mère, et sa case peuplée de fantômes et d’esprits retors. Au pays natal, à la fois brutal et enchanteur, les fleurs qui s’épanouissent exhalent les secrets d’un passé fané et tourmenté. A la recherche de ses racines, ballottée et écartelée entre les mondes barbares, Josette va sur les traces de sa mère et prend parfois des airs de Joséphine Baker. R SCH Ti Jean l’horizon / Simone Schwarz-Bart Seuil, 1979 Tout à la fois conte d’amour, histoire de sorcellerie, ouvrage de sciencefiction, mais aussi une quête d’identité, un voyage au bout de la nuit antillaise. R SCH Pluie et vent sur Télumée Miracle / Simone Schwarz-Bart Seuil, 1980 Télumée, paysanne de la Guadeloupe, a vécu sans doute du début du siècle à ces dernières années, élevée par sa grand-mère, « haute négresse » justement nommée Reine Sans Nom. Télumée a souffert dans sa condition de femme, de Noire et d’exploitée. Pourtant sa volonté de bonheur, de « récolter par pleins paniers cette douceur qui tombe du ciel », est la plus forte, soit en compagnie d’Elie, soit au côté d’Amboise, le révolté. 25 A propos des Antilles 306.362 PIN Femmes des Antilles : traces et voix : cent cinquante ans après l'abolition de l'esclavage / Gisèle Pineau, Marie Abraham ; photographies de Thomas Dorn Stock, 1998 A l'occasion du 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, l'auteur retrace les étapes de l'esclavage en douze séquences (rapt, vente, transport...). Gisèle Pineau se coule ensuite dans la peau d'une femme qui vit tous ces moments. Enfin, elle propose des témoignages actuels de femmes qui inscrivent en contrepoint les échos modernes de ce chemin de croix. Angela Davies, Café moulu 917.297 6 CON Guadeloupe / Maryse Condé X. Richer, 1988 La Guadeloupe fût longtemps comparée à un éden par les navigateurs, mais la romancière Maryse Condé balaie ces idées reçues. Elle préfère montrer son île – dont elle est originaire – de l’intérieur : en ouvrant la porte des maisons et des cases pour y écouter de vieux cantiques, des légendes et des histoires de quimboiseurs… 26 972.9 REN 1900 en Guadeloupe : bons baisers de la colonie / Jean-Michel Renault Les Créations du Pélican, 2001 En cherchant dans les collections les plus secrètes, vieux papiers et albums de famille, l'auteur a rassemblé ici une somme de documents photographiques, témoignages irréfutables sur les années 1900 en Guadeloupe et dans les dépendances. Des pionniers de la plaque sensible, nommés Phos ou Caillé, venaient alors de lancer sous les tropiques l'industrie de la carte postale. Samyel : les princes d’Allada, 1999 (Guadeloupe) Haïti R ALE Compère Général Soleil / Jacques-Stephen Alexis Gallimard, 1982 Ce premier roman est le récit d’un voyage effectué par un ouvrier non qualifié, Hilarion, et son épouse, des taudis de Port-au-Prince aux champs de canne à sucre de la République dominicaine. 27 R CHA Noir des îles / Anonyme ; Jean-Claude Charles Gallimard, 1995 (Noire) Recueil de nouvelles. Avec son vocabulaire particulier, son accent qui fait chanter les mots et ses histoires qui nous baladent aux confins d’un carrefour culturel où se mêlent les influences amérindiennes, celles des colons européens, des esclaves africains et des ouvriers indiens, la littérature antillaise n’en finit plus de nous surprendre par sa diversité et sa fidélité à la tradition orale. R DAN Krik ? Krak ! / Edwige Danticat Pygmalion/G. Watelet, 1996 L’affreux Kric, l’épouvantable Krac, l’abominable Kroc hantent la forêt que la petite fille traverse tous les jours. Toile de Cami Rocher, peintre naïf haïtien, représentant une scène du Vaudou, religion où se mêlent la magie et le sacré. R DEP Hadriana dans tous mes rêves / René Depestre Gallimard, 1967 Jacmel (Haïti) en 1938, à l’époque des réjouissances du Carnaval. Patrick Altamont, le jeune narrateur, nous conte deux événements qui se produisent simultanément : d’abord la fin de sa marraine, puis les noces de l’éblouissante Hadriana Siloé. Prix Renaudot 1988. 28 R DEP Alléluia pour une femme-jardin / René Depestre Gallimard, 1981 On découvre dans ces dix nouvelles la tante Zaza, à la beauté légendaire qui emmène son jeune neveu en vacances à la campagne. Il a seize ans et, ingénument, elle lui fait partager son lit. L’inévitable se produit. Un autre adolescent, pendant un autre été, entre en rivalité amoureuse avec un religieux irlandais, à cause d’une servante appétissante. Un juge concupiscent, qui épie une belle fille au bain, en perdra son poste. Un vieux Noir à l’agonie est sauvé par une jeunesse, mais se retrouve métamorphosé en Blanc…Tels sont quelques-uns des thèmes qui permettent à René Depestre de nous offrir sa magie de conteur, son intelligence de l’amour et des femmes. R MET Jacmel au crépuscule / Jean Metellus Gallimard, 1981 Se présente sous la forme de chronique ou de conversations entre des personnages issus de tous les milieux sociaux culturel de Jacmel, ville natale de l’auteur. L’action se situe en 1956 et les conversations entre les personnages évoquent la situation politique avec la fin du gouvernement Magloire, économique, sociale, spirituelle du pays et de la ville. R MET La Famille Vortex / Jean Metellus Gallimard, 1982 Montre comment Edgar le militaire, Louis le professeur, Sylvain président éphémère d’Haïti et enfin Joseph devenu évêque, sont contraints de partir à New York ou à Paris, sous la pression implacable des événements… R TRO Rosalie l’infâme / Evelyne Trouillot Dapper, 2003 Met en scène une famille d’esclaves dans les plantations de Saint- Domingue, en 1750. Les propriétaires des plantations se sentent menacés suite aux nombreux cas d’empoisonnement, surtout par Macandal, le meneur des marrons, esclaves en fuite. Lisette, née en esclavage, découvre par les récits de sa grand-mère, la liberté perdue. 29 R TRO Bicentenaire / Lyonel Trouillot Actes Sud, 2004 (Domaine français) Port-au-Prince, début 2004, Lucien, un jeune homme se rend en ville où a lieu une manifestation qui précèdera la chute du président Aristide. Ce récit retrace cette journée, depuis sa descente vers la ville jusqu'à l'ultime charge de la police lors de laquelle la mort va le surprendre. En chemin, il repense à sa vie et à ceux qu'il aime (sa famille, sa femme, ses camarades étudiants). Franck Galluzzo, Cheval du Pharaon 30 Martinique « La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture ». Aimé Césaire. A la fois écrivain et homme politique français, Aimé Césaire est né à Basse-Pointe en Martinique en 1913. La poésie et le théâtre sont pour lui deux moyens de retourner au source de la négritude. Il adopte des procédés surréalistes à des fins de révolte, en essayant de se libérer des formes traditionnelles de la culture occidentale. Maire de Fort-de-France depuis 1945, député de la Martinique depuis 1946, il préside le parti progressiste martiniquais de tendance autonomiste. 840.8 CES Aimé Césaire : anthologie / Aimé Césaire Sépia, 1995 (Pour aujourd’hui et pour demain) De tous les écrivains antillais, Césaire est, en Afrique noire, le plus connu et surtout le plus aimé, celui dont le génie a marqué le plus profondément. Les textes rassemblés par Guy Ossito Midiohouan, professeur en littérature à Cotonou (Bénin) constituent la quintessence de l’oeuvre de l’écrivain martiniquais. 31 841 CES Aimé Césaire / Collectif Europe, 1998 (Revue littéraire) L’itinéraire de cet écrivain de la négritude dont toute l’oeuvre flamboie sous le signe d’une conquête de la dignité, avec des oeuvres maîtresses telles que « Cahier d’un retour au pays natal » ou « Martinique charmeuse de serpent ». Elu maire de Fort-de-France en 1945, il assumera sans discontinuer un rôle politique tout en élaborant une oeuvre poétique et théâtrale. 841 CES Moi, laminaire… / Aimé Césaire Seuil, 1982 Le poète antillais chante une nouvelle fois la présence de sa terre dans le concert du monde. 842 CES Une tempête / Aimé Césaire Seuil, 1969 (Points ; 24) Une version « africaine » de la pièce de Shakespeare, avec un maître blanc et un esclave noir. Avec Ariel l’enchanteur, un esclave mulâtre. Klodi Cancelier, Présence caraïbe 32 842 CES La Tragédie du roi Christophe / Aimé Césaire Société Nouvelle Présence Africaine, 1970 Constitue la pièce maîtresse de ces « tragédies de la décolonisation » écrites par Aimé Césaire pour témoigner – remarquablement – d’un acte politique majeur de notre temps. C’est une oeuvre lyrique et nécessaire. Affirmant que la politique est la force moderne du destin et l’histoire la politique vécue, Aimé Césaire donne à voir l’invention du futur, d’un futur enraciné. L’aventure haïtienne de Christophe évoque le destin collectif du peuple africain d’aujourd’hui. A la phase de la révolte aiguë a succédé celle de la reconnaissance, de la constitution d’un patrimoine authentique et librement assumé. 842 CES Une saison au Congo / Aimé Césaire Seuil, 1974 (Points ; 59) Aimé Césaire qui a élaboré et défini le concept de négritude, donne ici une des pièces de théâtre les plus représentatives du combat politique qu’il a mené parmi les intellectuels noirs d’Afrique et des Caraïbes. 972.9 CES Toussaint Louverture : la révolution française et le problème colonial / Aimé Césaire Société Nouvelle Présence Africaine, 1981 Retrace l’émergence du problème colonial (problème économique, social et racial) à l’aube de la Révolution française avec la révolution de Saint- Dominique. Montre comment la remise en question de la société coloniale par le pouvoir bourgeois issu de la révolution vit l’émergence du héros libérateur haïtien, Toussaint Louverture combattant de l’indépendance et organisateur de la nation. 33 Patrick Chamoiseau est né à Fort-de-France en 1953. Après des études en métropole, inspiré par les travaux d’Edouard Glissant, il rentre en Martinique et s’intéresse de près à la culture créole. Il obtient la consécration en 1992 en gagnant le prix Goncourt pour son roman « Texaco », présentant la vie de martiniquais sur 3 générations. Son oeuvre dépeint les traits de la culture populaire martiniquaise, celles des petites gens et de leurs combats. Ami d’Edouard Glissant, il cherche à développer avec celui-ci le concept de la mondialité. R CHA Chronique des sept misères / Patrick Chamoiseau Gallimard, 1986 Les trois marchés de Fort-de-France sont, pour les djobeurs, les champs de l’existence, une manière de destin à l’intérieur de laquelle ils battent leur misère. 917.298 2 CHA Martinique / Patrick Chamoiseau X. Richer, 1988 Romancier originaire des Antilles, l’auteur nous convie à visiter sa Martinique, débarrassée des clichés exotiques. R CHA Solibo magnifique / Patrick Chamoiseau Gallimard, 1988 Fort-de-France, pendant le carnaval. Devant son public, médusé, le conteur Solibo Magnifique meurt, foudroyé par une égorgette de la parole. Autostrangulation ? Ou meurtre ? Toute l’assistance est soupçonnée. 34 R CHA Texaco / Patrick Chamoiseau Gallimard, 1992 Dans ce grand livre de l’espérance et de l’amertume du peuple antillais, Patrick Chamoiseau, né à Fort-de-France, dépeint les scènes de la vie quotidienne, les moments historiques, les fables créoles, les rêves et les récits satiriques, depuis l’horreur des chaînes jusqu’au mensonge de la politique de développement moderne. Prix Goncourt 1992. R CHA L’Esclave vieil homme et le molosse / Patrick Chamoiseau Gallimard, 1997 L’hymne des douleurs et des héroïsmes qui manquait aux genèses des peuples caribéens dans la matrice de l’esclavage. 390.4 CHA Tracées de mélancolie / Patrick Chamoiseau F. Hazan, 2001 Des photographies de la Martinique, ses traditions, ses petits métiers. Un fil rouge : la mélancolie. Patrick Chamoiseau écrit : « La mélancolie n’est pas tristesse car la mélancolie est instruite de beauté. Et la trace est belle à force de mélancolie ou mélancolique à force de beauté. La marque devient trace parce qu’elle est belle ». Pascal Lane, Vieille à la pipe 35 Né en 1951, Raphaël Confiant est détenteur d’un diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques, d’une maîtrise d’Anglais et d’un doctorat en Langues et Cultures Régionales. Ecrivain reconnu tant en créole qu’en français, il est actuellement maître de conférence à l’Université des Antilles et de la Guyane et professeur honoris causa de l’Université Autonome de Santo-Domingo. Défendre le créole est devenu pour lui une mission. Les romans comme les essais sont toujours l’occasion de livrer combat contre les impérialismes culturels et pour la reconnaissance de l’identité antillaise. La fougue est toujours au rendez-vous. R CON Eau de café / Raphaël Confiant Grasset, 1991 Dans un village martiniquais, les habitants se retrouvent dans la boutique d’Eau de Café. Au sein de ce microcosme se révèle la réalité complexe des religions coexistantes : catholicisme, hindouisme et sorcellerie africaine. Prix Novembre 1991. R CON Bassin des ouragans / Raphaël Confiant Mille et une nuits, 1994 (La petite collection ; 40) Raphaël Confiant, l’un des auteurs les plus imaginatifs des Caraïbes, nous entraîne dans le tourbillon de la littérature, celle qui permet toutes les audaces, toutes les rêveries et tous les mensonges. Son personnage, Abel, veut créer une Association internationale pour l’euthanasie intellectuelle qui traquerait les penseurs de pacotille producteurs d’idées inutiles et de concepts oiseux. Décapant. 36 R CON Le Gouverneur des dés / Raphaël Confiant Stock, 1995 (Nouveau cabinet cosmopolite) Rosalien Saint-Victor, le héros de ce roman qui se déroule dans la Martinique rurale des années cinquante, est à la fois un joueur de dés quasi professionnel et un habitué des gallodromes. Initié au quimbois (la magie antillaise), il est ce qu’on appelle dans la parlure des îles un « major », c’est-à-dire un fier-à-bras respecté par toutes les composantes de cette société insulaire multi ethnique. Rien d’étonnant à ce qu’il ait quatre femmes – une légitime et trois concubines en différents endroits du pays – et une nuée d’enfants. Tout l’univers coloré, exubérant mais aussi tragique de Raphaël Confiant. R CON Mamzelle Libellule / Raphaël Confiant Serpent à plumes, 1995 Les heurs et malheurs d’Adelise, fragile libellule des campagnes martiniquaises venue se briser les ailes sur les trottoirs de la Fort-de- France, pendant que les émeutes de 1959 embrasent la ville. R CON La Vierge du Grand Retour / Raphaël Confiant Grasset, 1996 En janvier 1948, un événement extraordinaire déchaîne les passions à la Martinique : l’arrivée d’une vierge rédemptrice, qui surgit après avoir traversé l’Atlantique sur une simple barque. Cette Madone du Grand Retour, du nom officiel que lui donne l’évêché, vient sauver le peuple martiniquais. Pendant trois mois, sa statue sera promenée de paroisse en paroisse, suscitant des miracles, déclenchant des conversions… Choc des religions, choc des cultures et des langues : ce roman quasi épique est servi par un style magnifique autant que truculent et une langue qui « réinvente » le français. 37 R CON La Baignoire de Joséphine / Raphaël Confiant Mille et une nuits, 1996 (La petite collection ; 133) « Autour du rire créole, il y a toujours de la nuit, de la mort, de l’angoisse. Confiant connaît cette blessure. Son héros, Abel, que nous suivons depuis Bassin des ouragans, erre dans la sinistre réalité d’un de ces pays qu’on appelle "DOM-TOM" : la Martinique. […] Le héros de Confiant voit ses heures rythmées par les bulletins météo qui parlent de neige, d’automne et d’embouteillages sur des périphériques, alors qu’il se trouve en zone tropicale, sur une île créole américaine. C’est un personnage kafkaïen, fou à force de lucidité. » Patrick Chamoiseau R CON Chimères d’En-Ville / Raphaël Confiant Ramsay, 1997 A l’âge de vingt-six ans, venant de sa campagne du nord de la Martinique, Homère arrive dans l’En-Ville pour tenter de « faire quelque chose de sa vie ». Là, au Morne-Pichevin, quartier de djobeurs et de malfrats qui domine le port de Fort-de-France et où il décide de prendre domicile, il rencontre la belle Adelise, négresse par tous convoitée qui, pour se guérir des chimères de l’En-Ville, écrit en créole son « lexique intime ». Mais, en proie lui aussi à ses propres tourments, des souvenirs le harcèlent : ceux de sa mère, vaillante travailleuse de la terre, de son frère Servius-Congo, maître-conteur et amateur de joutes gallodromiques, de Ginotte, de Mérilise…Et il aura beau se gourmer de toutes ses forces dans les entrailles de l’En Ville, Homère ne pourra échapper à son destin. R CON L’Archet du colonel / Raphaël Confiant Mercure de France, 1998 (Bleue) En 1935, Amédée Mauville vient de terminer de brillantes études à Paris et rentre à Fort-de-France au moment où la Martinique s’apprête à célébrer le tricentenaire du rattachement des Antilles à la France. Amédée, qui voit le souvenir de l’oppression de son peuple caché derrière les réjouissances, veut prendre la plume pour rétablir la véritable histoire de l’île. 38 R CON La Dernière java de Mama Josépha / Raphaël Confiant Mille et une nuits, 1999 (La petite collection ; 232) Qui a tué Mama Josépha ? Les suspects ne manquent pas dans ce Belleville bigarré où la victime ne comptait que des amis, de Mohammed Assedic à Jean-Paul le Gaulois, de Sissoko le Malien à Ti Mano, « l’Antillais bavardeur, flagorneur, menteur, proxo sur les bords, catho au milieu, DJ des boîtes techno-branchées, tagueur impénitent… » Dans ce polar débridé, l’inspecteur Dorval mène l’enquête à coups d’interrogatoires serrés, où il est loin de faire jouer la « solidarité blackos ». R CON Brin d’amour / Raphaël Confiant Mercure de France, 2001 A la fin des années 50, en Martinique, la petit peuple de Grand-Anse, un gros village situé face à l’océan démonté, découvre que la jeune Lysiane, une belle négresse bleue, est devenue écrivaine. Alors elle va détrôner sa rivale, la mulâtresse Amélie qui, jusqu’à présent, avait, seule, le titre de princesse de Grand-Anse. Du coup, nombreux sont les enjôleurs qui vont lui conter fleurette devant ses fenêtres. Mais Lysiane se retranche derrière son amour immodéré de l’écriture et la folie de ses rêves et nul ne saura pourquoi deux de ses prétendants sont retrouvés morts, tués sauvagement. R CON Nuée ardente / Raphaël Confiant Mercure de France, 2002 Le 8 mai 1902, une gigantesque éruption volcanique de type inconnu jusque-là, détruisait Saint-Pierre en Martinique. Trente mille personnes perdirent instantanément la vie, sauf un condamné à mort, Syparis, emprisonné dans un cul-de-basse-fosse. Un épisode de l’histoire martiniquaise ressuscité au travers d’une fresque brûlante avec des personnages remarquables. 39 Poète, romancier, essayiste, Edouard Glissant, né en 1928 à Sainte Marie en Martinique, est un auteur considérable. R GLI Malemort / Edouard Glissant Seuil, 1975 Dlan, Médellus, Silacier : un peuple en trois personnes, le « petit peuple » antillais de qui la « gentillesse », la malice et la philosophie désabusée pourraient prêter ailleurs à d’aimables tableaux folkloriques. Or, la trame de l’histoire n’est rien de moins que la difficile recherche d’une vérité : à propos d’un tueur à gages (antillais) et pour venger peut-être sa victime (antillaise). R GLI Le Quatrième siècle / Edouard Glissant Gallimard, 1990 (L’imaginaire) Une évocation romanesque de l’histoire des Noirs de la Martinique au cours des quatre derniers siècles. R GLI La Lézarde / Edouard Glissant Gallimard, 1997 Dans une île tropicale, de jeunes révolutionnaires décident de tuer l’homme chargé de réprimer les soulèvements populaires. Leur premier acte de liberté est un meurtre. La Lézarde, rivière qui unit les montagnes secrètes à l’océan, accompagne, dans sa traversée, les étapes dramatiques que vivent Mathieu, Thaël et leurs amis, leur montrant le chemin du monde. Prix Renaudot 1958. 40 R ZOB Et si la mer n’était pas bleue… / Joseph Zobel Editions Caribéennes, 1982 A travers ce recueil de nouvelles, Joseph Zobel, grâce à son talent de conteur, fait revivre les Antilles d’antan. R ZOB La Rue Cases-Nègres / Joseph Zobel Société Nouvelle Présence Africaine, 1983 José, l’enfant, M’man Tine, la grand-mère, travailleuse de plantation, M’man Délia, la mère, domestique chez les blancs, dominent ce récit d’une enfance tout ému de la mémoire du coeur et des sens de son auteur ; ce sont autant de figures exemplaires de la condition et de la sensibilité du peuple noir des Antilles. L’esclavage 41 DOCUMENTAIRES 398.9 MIL 1000 proverbes créoles Editions Caribéennes, 1987 A travers les « tipawol », le créole resplendit de mille feux, de mille facettes, où l’humour, voire la causticité ne sont pas absents. De plus, ces proverbes, dont on sait qu’ils sont la sagesse des peuples, se révèlent être aussi les dépositaires de la mémoire collective. « Nou ni an tipawol ka di »… et alors quel déferlement de poésie, de couleurs et d’imagination ! 841 GLI Sel noir. Le Sang rivé. Boises / Edouard Glissant Gallimard, 1983 (Poésie) Recueil de poésies 841 GLI Edouard Glissant / Daniel Radford Seghers, 1982 (Poètes d’aujourd’hui) « Un personnage : une moustache, un plein dans un délié de traits, des yeux mis-clos, comme amortis par une opaque lueur, un corps qui se lève longuement, rassurant, comme en pays de connaissance »…Ainsi commence la biographie de Daniel Radford. 42 Petit à petit, l’oiseau fait son nid « Je crois aux petits pays. Et qu’importe si je ne veux y croire que parce que e ma terre est si totalement rongée de mer et de finitude. J’imagine des Antilles : c’est qu’elles sont là, non pas seulement démunies et isolées, mais déjà corps multiple et rayonnant, d’un exemple vécu ». Edouard Glissant 43 MAGHREB Les Maghrébins ont un rapport ambivalent au français, à la fois langue du colonisateur et de l’ouverture sur le monde. « Le français, langue de conquête et d’émancipation, prônait d’un côté la justice et l’égalité, et de l’autre, il réduisait ces populations à un code de l’indigénat qui les enfermait dans une infériorité irrémédiable ». Yacine Tassadit, anthropologue. Algérie Le Port d’Alger ; Albert Marquet (litho, 1932) R ABD La Voyante du Hodna / Rabia Abdessemed L’Harmattan, 1993 (Ecritures arabes ; 92) Raconte avec humour et discrétion des histoires vraies qui témoignent des espoirs et des épreuves d’une génération d’Algériens. Du colonialisme aux horreurs de la guerre, des « pénuries » à l’intégrisme, ces récits en disent plus long que beaucoup d’analyses. 44 R ALL Bal-el-Oued / Merzak Allouache Seuil, 1995 Après son film Bab el-Oued City, Merzak Allouache poursuit dans ce roman l’exploration du quartier de son enfance. L’écriture donne à l’artiste plus de liberté pour faire sentir, à travers les personnages et les situations du quotidien, les contradictions qui déchirent l’Algérie. R AMA La Loi des incroyants / Saïd Amadis Plon, 1995 Comment une famille de paysans algériens vit au jour le jour le drame de la guerre d’indépendance qui va provoquer l’éclatement de la tribu. Premier roman. R AMA De bonnes nouvelles d’Algérie / Chawki Amari Baleine, 1998 (Canaillerevolver ; 127) Douze nouvelles noires qui racontent l’Algérie d’aujourd’hui à travers des séquences du quotidien. Souvent proche du conte, le récit est éclairé par le symbolisme et la métaphore. Le portrait saisissant d’un pays que ses habitants qualifient « d’immense hôpital psychiatrique à ciel ouvert ». R ASS Une Femme à Alger : chronique du désastre / Fériel Assima Arléa, 1995 Témoignage sans complaisance sur la vie quotidienne dans une Algérie dévastée au plus profond d’elle-même, le livre de Fériel Assima n’est pas un pamphlet politique, c’est une fresque de l’horreur. Les personnages s’y débattent dans une violence sourde, un univers dynamité où le rapport ambigu avec l’Occident – notamment la France – tient le coeur du récit. Il s’agit bien, ici, de littérature : ce qui rend le livre bouleversant, c’est la force avec laquelle il évoque ce que le journalisme est impuissant à rendre, l’atmosphère de l’Algérie d’aujourd’hui, la dévastation des âmes et l’acuité inouïe de la violence quotidienne. 45 Femme algérienne assise ; Augustin Ferrando (pastel, 1920) R ASS Rhoulem ou le sexe des anges / Fériel Assima Arléa, 1996 Un jeune éphèbe des environs d’Oran tombe sous la coupe d’un « commandant », un potentat médiocre et prétentieux, personnage ambigu qui le fait travailler comme « danseuse de cabaret » à Alger. Une métaphore du désir refoulé de tout un peuple. R BAC Le Chien d’Ulysse / Salim Bachi Gallimard, 2001 29 juin 1996, quatre ans après l’assassinat du président algérien Mohamed Boudiaf, Hocine parcourt les rues de Cyrtha, une ville qui emprunte ses traits à Constantine ou Alger, et, plus loin dans le temps, à Cirta, l’antique, la numide. De cette errance naît un récit étrange, halluciné, une odyssée ivre qui entremêle lyrisme et grotesque, ombre et lumière. Premier roman. 46 R BAC L’Oued en crue / Bediya Bachir Editions du Centenaire, 1979 Ahmed, fils aîné de la famille Zerrouk, tué en 1940 pour avoir tenté de ramener un officier français blessé… Mohammed, le père, disparu au cours des événements du Constantinois en 1945… Mouloud, second fils, cireur des rues d’Alger, puis ouvrier émigré en France, mort sous la torture pendant la guerre d’Algérie… Chacun de ces deuils déchire l’existence de Houria, la mère, qui symbolise la souffrance, puis la révolte de tout un peuple. R BEL L’Asile de pierre / Rabah Belamri Gallimard, 1989 A travers l’étrange regard de Hamel, un jeune algérien né dans un village de l’Atlas, nous suivons le récit extatique et syncopé d’une destinée. Le roman de Rabah Belamri est fait d’enchantements, d’antiques légendes, de beauté et d’amour immense. Les hommes y apparaissent dans leur simplicité essentielle. R BEN Ainsi naquit un homme / Myriam Ben La Maison des Livres, 1982 Cet ouvrage est un recueil de nouvelles à la fois poétiques et réalistes : "La vérité sous la plume de Myriam Ben éclate au fil des lignes en crescendo"...en décrivant la torture et la répression, elle atteint aux profondeurs abyssales du sentiment humain, qu'on rencontre rarement en littérature. (Article d'Ahmed Ben Alam). 47 Maïssa Bey fait partie de ces voix d’Algérie que rien ne peut bâillonner. Elle essaie de faire sauter les tabous de la société algérienne, de briser les non-dits pour sortir de cette incommunicabilité qui accable le pays…(Télérama) Né au sud d’Alger, Maïssa Bey effectue des études de français avant de devenir enseignante. Elle travaille à l’Education nationale dans l’ouest algérien et est l’auteur de « Nouvelles d’Algérie », ouvrage salué par le grand prix de la Nouvelle de la Société des gens de Lettres. Elle est également fondatrice et présidente d’une association de femmes algériennes « paroles et écriture ». R BEY Cette fille-là / Maïssa Bey Chardon Bleu, 2003 Récit de la quête identitaire de la jeune Malika dans l’Algérie d’aujourd’hui. Née de parents inconnus, elle vit dans un asile avec des vieillards, des handicapés mentaux et des exclus. En écoutant les femmes qui l’entourent et qui se mettent à parler, elle découvre les nondits sur la situation des femmes dans le pays. Prix Marguerite Audoux 2001. R BEY Surtout ne te retourne pas / Maïssa Bey Editions de l’Aube, 2005 Amina, une jeune fille jusqu’alors sans histoire, profondément ébranlée par le tremblement de terre survenu dans son pays, décide brusquement de rejoindre la cohorte des victimes du séisme. Elle se défait alors de son identité, de ses racines, de sa vie même, et va découvrir, au contact d’une humanité ravagée, au milieu du désordre, de la misère, de la précarité – et de la violence aussi -, des aspects encore inconnus d’elle-même… et de cette même humanité. 48 Né en 1941,Rachid Boudjedra, écrivain algérien d’expression française. Ses romans « La Répudiation », « L’insolation » condamnent la société bourgeoise algérienne et l’asservissement traditionnel de la femme. Il se pose également le problème des immigrés algériens en France. Si la lecture de Rachid Boudjedra suscite des réactions diverses, elle laisse rarement insensible… Ses autres romans mêlent psychanalyse et marxisme, histoire et quotidienneté, enfance et femmes, engagement politique et liberté créatrice. R BOU L’Escargot entêté / Rachid Boudjedra Denoël, 1977 Le héros, un célibataire de 50 ans, est le chef du bureau de dératisation, doublé d’un écrivain honteux. Il est chargé de la lutte contre les cinq millions de rats qui menacent la ville. A force de s’intéresser aux rongeurs, ce bureaucrate maniaque et rigide finit par en être fasciné et par haïr les hommes et les autres animaux, particulièrement un escargot qui va faire intrusion dans sa vie, le poursuivre, le guetter, l’inquiéter et le détourner de ses deux passions : l’extermination des rats et l’écriture sur des petits bouts de papier. R BOU Les 1001 années de la nostalgie / Rachid Boudjedra Denoël, 1979 Une équipe de cinéastes étrangers arrive à Manama, village aux confins du désert, pour tourner une superproduction d’après les Milles et Une Nuits. C’est à la fois l’éblouissement et la panique des villageois. 49 R BOU Le Vainqueur de coupe / Rachid Boudjedra Denoël, 1981 Dimanche 26 mai 1957. Stade de Colombes. Entre Toulouse et Angers se joue la finale de la coupe de France de football. Mais la parenthèse de l’enceinte sportive s’ouvre presque futile et les turbulences passionnées du match distraient d’un autre enjeu dont elles se font l’écho. Un spectateur a le regard oblique qui en surveille un autre à seule fin de l’éliminer : au carnage de la guerre d’Algérie, répond le défi de l’Organisation révolutionnaire. R BOU Le Démantèlement / Rachid Boudjedra Denoël, 1982 (Arc-en-ciel) Dans cette genèse de la révolution algérienne, Selma, une jeune fille de 25 ans, est née l’année des séismes. C’est-à-dire en 1954 qui a vu le tremblement de terre d’Orléansville et le déclenchement de l’insurrection nationale. Elle passe l’histoire au crible de la lucidité et la débroussaille à travers le geste d’un paysan pauvre qui a survécu aux tempêtes, aux massacres et aux luttes intestines de la guerre. R BOU Topographie idéale pour une agression caractérisée / Rachid Boudjedra Gallimard, 1986 (Folio ; 1766) Voici l’odyssée pathétique d’un émigré qui se retrouve « piégé » dans les boyaux dédaléens du métro. Cette descente aux enfers prend ici un relief saisissant grâce à un style superbe et à une technique romanesque parfaitement appropriés aux lieux où se déroule – à huis clos – la mise à mort de « l’étranger ». R BOU La Répudiation / Rachid Boudjedra Gallimard, 1989 (Folio) Un jeune algérien raconte à son amante étrangère les péripéties hallucinées de son histoire marquée par la répudiation de sa mère. Ce roman met à nu la société traditionnelle où la sexualité débridée, la superstition et l’hypocrisie forment la trame romanesque – transcendée par une écriture flamboyante – d’une enfance saccagée. 50 Abdelhalim Hemche, Scène de marché en Algérie R BOU Timimoun / Rachid Boudjedra Denoël, 1994 Un ancien pilote de chasse, renvoyé de l’armée, achète un vieux bus, le rafistole et lui donne pour nom Extravagance. Il sillonne le Sahara algérien qu’il connaît grain par grain et fait découvrir à ses clients un désert peu fréquenté et peu connu. Une de ses haltes préférées, c’est Timimoun, une superbe oasis que domine une casbah berbère. R BOU La Vie à l’endroit / Rachid Boudjedra Grasset, 1997 Alger, le 26 mai 1995. Le C.R. Belcourt, le club de foot algérois, vient de remporter la Coupe d'Algérie. Dans la foule qui brave le couvre-feu, un nain fantasque, Yamaha, mène le cortège des supporters. Depuis son balcon, Rac, intellectuel engagé condamné à se cacher, suit le spectacle. R BOU Fascination / Rachid Boudjedra Grasset, 2000 Lol et Lam sont deux enfants adoptés par une grande famille algérienne, dans les années 50. Ils s'aiment, mais la guerre de libération les sépare. Lam part à l'aventure, de Constantine à Tunis, Moscou, Pékin, Hanoï, Barcelone, Paris.... Ce roman de l’errance et de l’inassouvissement s’adosse à l’Histoire pour tenter de donner un sens au monde. 51 R BOU Les Funérailles / Rachid Boudjedra Grasset, 2003 Ce roman sur la lutte anti-terroriste en Algérie vécue par une femme et sur le fanatisme religieux met en scène Sarah qui, en 1995, vient d'entrer dans la brigade anti-terroriste d'Alger. Elle y fait la connaissance de Salim, de la brigade scientifique. Ils vont s'aimer tout en luttant au quotidien contre la violence barbare des terroristes. Medhi Charef est né en Algérie en 1952. Au début des années cinquante, son père part travailler en France comme terrassier, puis fait venir sa famille. Il grandit dans les cités de transit et les bidonvilles. Dés sa jeunesse, il travaille en usine. Son premier roman, paru en 1983) « Le thé au harem d’Archi Ahmed » a été porté à l’écran. R CHA A bras-le-coeur / Mehdi Charef Mercure de France, 2006 (Littérature générale) En Algérie, quelques temps avant l'Indépendance, le narrateur est un petit garçon de 7 ans et se fait maltraiter par des camarades car il vient de la campagne. Son père est parti travailler en France et ne verra pas son pays accéder à l'indépendance. Il vit dans un bidonville et trime comme un forcené. Plus tard, la famille le rejoint en France et la vie ne vas pas s'avérer plus simple. 52 R CHA La Maison d'Alexina / Mehdi Charef. Gallimard, 2000 (Folio ; 3402) Dans les années 60, cinq jeunes adolescents, en marge du système scolaire à cause de leur histoire familiale, sont mis en classe de rattrapage chez monsieur Raffin, instituteur déchu de l'Education nationale. A sa mort, c'est Alexina, une institutrice psychothérapeute qui les prend en charge. Abou, Monique, Jean, Pierre et Ariel portent chacun un fardeau de souffrance transmis par des adultes. R CHA Le Thé au harem d’Archi Ahmed / Mehdi Charef Mercure de France, 1983 Une cité HLM. Sur les murs : graffiti, slogans, appels de détresse, dessins obscènes. Madjid vit là. Il est fils d'immigrés, paumé entre deux cultures, deux langues, deux couleurs de peau, et s'invente ses propres racines, ses attaches. R CHA Le Harki de Mériem / Mehdi Charef Mercure de France, 1989 Un roman émouvant sur un thème aussi sensible qu'une plaie qui ne parvient pas à cicatriser. La vie de Azzedine, un jeune Arabe qui, en 1959, s'engage dans l'armée française. R CHA L’Étoile d’Alger / Aziz Chouaki Balland, 2002 Au début des années 90, Moussa rêve de devenir le Michael Jackson d’Alger. Avec talent et énergie pour tout bagage, il promène son fol espoir entre les boîtes douteuses et les producteurs véreux. Cependant un drame de fond se joue. Le Nord et le Sud se déchirent. Le monde global des clips, des pubs et du scotch se heurte à l’Absolu hirsute d’un islam confisqué par de nouveaux fauves. 53 Grand écrivain algérien, Mohammed Dib, né à Tlemcen en 1920 est un des plus grands écrivains algériens contemporains. Son inspiration, dense et sereine, s’exprime dans tous les genres : nouvelles, romans, poésie ou théâtre. Il a reçu de nombreux Prix, notamment le Prix Fénéon en 1952, le prix de l’Union des Ecrivains Algériens en 1966, le prix de l’Association des Ecrivains de langue française en 1978, le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française en 1994 attribué pour la première fois à un écrivain maghrébin.Il a obtenu en 1998 le Prix Mallarmé pour son recueil de poèmes « L’enfant jazz ». En 2003 de nombreuses rumeurs faisaient état de la possibilité de l’attribution à Mohammed Dib du Prix Nobel de littérature. R DIB Un été africain / Mohammed Dib Seuil, 1959 Un été, pendant la guerre d'Algérie. Il en va de la guerre comme de la peste : ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ! La guerre a des répercussions sur l'ensemble des algériens : combattant clandestin, témoin, victime, Djamal le rêveur et Zakya la jeune bachelière qui refuse les convenances d'une famille traditionaliste. R DIB Dieu en barbarie / Mohammed Dib Seuil, 1970 Roman de la naissance d'une nation. Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie s'interroge. Quelques hommes affrontent ici le nouvel état des choses. L'impact de la civilisation occidentale sur tous constitue un de leurs grands sujets de préoccupation, de même que la recherche d'une voie originale. 54 R DIB Le Maître de chasse / Mohammed Dib Seuil, 1973 L'Algérie, trois ans après l'accession du pays à l'indépendance. Jean- Marie, jeune coopérant français, part vers les Hauts Plateaux, accompagnant la secte des mendiants de Dieu. Sur place, il mettra à profit ses talents de sourcier. Mais les hommes du village accueillent les nouveaux venus avec une certaine réserve... R DIB Habel / Mohammed Dib Seuil, 1977 Habel est émigré mais il n’arrive en Europe ni pour en gratter la merde ni pour y faire naufrage et encore moins pour exciter la pitié. Il entre dans ce monde nouveau (pour lui) afin d’en faire l’objet d’un regard et d’un partage souverains. Baya R DIB Au café / Mohammed Dib Sindbad, 1984 (La bibliothèque arabe) Gens d'Algérie ou d'ailleurs, des nouvelles, sous forme de portraits chargés d'humanité. 55 R DIB Les Terrasses d’Orsol / Mohammed Dib Sindbad, 1985 (La bibliothèque arabe) Eid, le héros, a tout oublié. Son nom, la mission que son gouvernement lui avait confiée, la femme extraordinaire qu'il a rencontrée... Oublié jusqu'à l'exil où désormais il vit sans mémoire. R DIB L’Infante maure / Mohammed Dib A. Michel, 1994 Dans une aube éternelle d'été nordique, perchée sur l'un ou l'autre des arbres de son jardin, la petite Lyyli Belle recrée le monde. Entre une mère européenne et un père maghrébin, que peut être la réalité ? R DIB La Nuit sauvage / Mohammed Dib A. Michel, 1995 Dans ces treize nouvelles, M. Dib renoue avec une Algérie de chair et de sang et témoigne de ses tragédies et de ses conflits. R DIB Si diable veut / Mohammed Dib A. Michel, 1997 Dans un village de l'Algérie profonde, deux vieux qui n'espèrent plus rien voient arriver leur neveu adolescent qui a grandi en région parisienne et choisit de revenir au pays sur injonction de sa mère mourante. 56 « La manière qu’a Assia Djebar de mettre en scène la diversité sociale et historique des femmes algériennes est unique et exemplaire. Son écriture d’une extrême souplesse conjugue violence surréaliste et sensualité lyrique ». Gayatri Spivak, Columbia University. Assia Djebar, née en 1936 à Cherchell, en Algérie, entre à l’Académie française. C’est la première fois qu’une personnalité maghrébine est élue parmi les 40 « Immortels » de l’institution. Une place méritée pour cette intellectuelle des deux rives, pionnière de la cause des femmes en Algérie. R DJE Vaste est la prison / Assia Djebar A. Michel, 1995 Le champs clos de la passion, la plongée vertigineuse dans l'énigme de la langue, la généalogie des femmes, de la famille, de la tribu, de l'Algérie : de la mère qui se rend en France durant la guerre d'Algérie pour visiter son fils dans les prisons, à la grand-mère qui part épouser à 14 ans un vieillard, de l'enfance de la narratrice à son adolescence partagée entre deux cultures. R DJE Loin de Médine : Filles d’Ismaël / Assia Djebar LGF, 1995 (Le Livre de Poche ; 13672) Des chroniques multiples et contrastées entrecroisent des destins de femmes fascinantes ayant évolué dans l'entourage du fondateur de l'Islam : bédouines reines de tribu ou prophétesses inspirées, mais également chefs de guerre. 57 R DJE Oran, langue morte / Assia Djebar Actes Sud, 1997 (Un endroit où aller) Des récits hantés par des témoignages, assiégés par des souvenirs et habités par la violence qui secoue l'Algérie. S'y entrelacent les thèmes des origines, de la mémoire et de l'imagination berbère. R DJE Femmes d’Alger dans leur appartement / Assia Djebar Albin Michel, 2002 Ce recueil contient des nouvelles déjà publiées en 1980 et une autre inédite. Il rend hommage au combat des femmes algériennes et évoque la condition féminine. R FAR Yahia, pas de chance / Nabile Farès Seuil, 1970 Récit d’une « éducation sentimentale » en France, menée à la fois en marge et dans la révolution algérienne. Tout le livre ressaisit l’angoisse de la guerre, la perte des vies, et oncle Saddek, Yahia, Claudine, Jean- Paul portent cette quête d’une réalité – dont le langage, parfois incantatoire, s’efforce de découvrir et de rendre la trace présente. R GHA Une femme pour mon fils / Ali Ghalem Syros, 1983 Ce roman est surtout la lente et douloureuse libération d'une femme qui prend peu à peu conscience de ses possibilités, rassemble ses forces et se révolte pour vivre autrement, hors des murs socio-culturels et religieux qui l'enferment. 58 R HAD Le Quai aux fleurs ne répond plus / Malek Haddad UGE, 1978 (10/18 ; 769) Le Quai aux Fleurs est un petit oasis où Khaled Ben Tobal, poète algérien exilé, va retrouver son ami d’enfance Simon. Ce dernier est devenu avocat, il s’est organisé une vie confortable qui, au moment où l’Algérie est déchirée par la guerre, ressemble à un blasphème. La femme de Simon s’éprend de Khaled, homme grave et pur que la vie n’a pas flétri. Mais le poète la refuse ; il aime sa femme Ourida qui, croit-il, a rejoint le maquis. Le Quai aux Fleurs ne répond plus. Khaled est seul dans l’exil, seul avec son courage, sa lucidité, sa fidélité à sa femme et à sa patrie. Mais il va apprendre que sa solitude est plus grande encore, qu’Ourida l’a trahi et a trahi l’Algérie. C’est la descente aux enfers. R KAC Le Jour dernier / Mohamed Kacimi Stock, 1996 Le personnage est peintre. Né en Algérie, il vit en France. Seul et pauvre, il vient de vendre une toile représentant le sacrifice d'Abraham. Un matin il reçoit une enveloppe contenant sa condamnation à mort : "Vous ne ferez point d'image taillée...". Ses relations amoureuses avec une femme relâchent son attention. Les assassins sont là... Une parabole sur l'Algérie actuelle et l'islamisme. R KAR Les Enfants de l’ogresse / Mohd Karou L’Harmattan, 1990 (Ecritures arabes ; 57) Un village berbère de Kabylie dominé par le mont Hizer. Ighil-G’Eghzer est un hameau familial dans lequel évoluent différentes générations ; elles se côtoyent, se succèdent et se blessent le plus souvent. 59 Frédéric Dufaux, Femmes algériennes dans un intérieur R LEM La Chrysalide : chroniques algériennes / Aïcha Lemsine Des Femmes, 1981 A travers l'histoire d'une famille, cette saga révèle la condition féminine algérienne. R MAM La Colline oubliée / Mouloud Mammeri UGE, 1978 (10/18 ; 1250) Premier volet d’une fresque qui se continuera par « Le Sommeil du juste » et « L’Opium et le bâton », récite les jours d’un ordre ancien, rude mais accordé. Les saisons du ciel pactisent avec les saisons de la vie, les saisons du coeur, elles, tissent la trame des existences qui se déroulent au rythme de la terre, tour à tour la proie de soleils triomphants ou de neiges paradoxales. La colline oubliée c’est le chant interrompu d’un monde tout à la fois enchanté et guetté par la mort. 60 R MAM Le Sommeil du juste / Mouloud Mammeri UGE, 1978 (10/18 ; 1251) Récit du grand désarroi et de la grande colère de hommes, à l’époque qui précède immédiatement la guerre de libération. Toutes les machines qui vont provoquer l’explosion du 1er novembre 1954 sont déjà montées.Il suffira d’un doigt pour donner la première chiquenaude. Ce qui sera bientôt un drame collectif est déjà là, installé, inexorable comme le destin dans une tragédie grecque. R MAM L’Opium et le bâton / Mouloud Mammeri UGE, 1965 (10/18 ; 1252) Ce roman nous fait vivre la guerre d’Algérie du côté FLN. Le drame agit comme révélateur sur ces hommes et ces femmes. Acculés dans leurs derniers retranchements, ils perdent tous les masques dont la vie sociale nous affuble, et dévoilent le fond de leur âme. La lâcheté et l’héroïsme sont deux voies majeures sur lesquelles les uns et les autres sont poussés, mais ce ne sont pas les seules. Les vices et les vertus, le jeu et l’amour, le rêve et la cupidité, la ruse et la sincérité sont portés à leur paroxysme par la terrible épreuve. Rue de l’Ours 61 Né le 20 novembre 1945 en Algérie, Rachid Mimouni est originaire d’une famille de paysans pauvres. Professeur à l’Ecole Supérieure de Commerce d’Alger. Il reçoit le Prix de la Nouvelle en 1991, le Prix Liberté littéraire en 1994 pour « la Malédiction », et devient membre du Conseil national de la culture, puis Président de l’Avance sur recettes. Il meurt en 1995, alors que l’Algérie s’enfonçait dans la spirale de la violence et des assassinats d’intellectuels et d’artistes, ce pays perd l’une de ses voix les plus lucides et les plus attachantes. R MIM Le Fleuve détourné / Rachid Mimouni R. Laffont, 1982 La guerre d'Algérie se termine. Après plusieurs années d'absence, un homme regagne son village. Mais son nom est inscrit sur le monument aux morts. Plus personne ne l'attend. R MIM L’Honneur de la tribu / Rachid Mimouni R. Laffont, 1989 Un vieil homme, pour l'honneur de sa tribu, entreprend de raconter l'histoire, devenue presque mythique, de sa communauté, des débuts de la colonisation française en Algérie à ces jours de honte qui voient la destruction de son âme par ceux-là mêmes qui prétendent, autoritairement, lui forger un nouveau visage. R MIM Une peine à vivre / Rachid Mimouni Stock, 1991 Face au peloton d'exécution se trouve le tout-puissant Maréchalissime, cynique et violent dictateur d'un pays sans nom. Au moment de mourir, il se souvient... Un roman extrême de la violence et de la compassion, nous interroge sur ce qu’il y a d’essentiel à l’homme : l’amour ou le pouvoir. 62 R MIM La Malédiction / Rachid Mimouni Stock, 1993 Dans l'Alger de juin 1991, au travers des aventures de Kader, les visées du FIS sur la nation. L'auteur interroge ainsi la fatalité de la déchirure qui semble, depuis un demi-siècle au moins, écarteler l'Algérie. R MIM Une paix à vivre / Rachid Mimouni Stock, 1995 L'intrigue de ce texte se situe dans une école normale après la proclamation de l'indépendance algérienne. Petite et grande histoire se confondent. Ecrit vers la fin des années 70 par l'intellectuel algérien mort en 1995. R MIM Le Printemps n’en sera que plus beau / Rachid Mimouni Stock, 1995 Inédit en France, ce roman écrit dans les années 70 a été publié en 1986 en Algérie. On y voit des destins croisés de personnages emblématiques de la guerre d'indépendance. R MOK Des rêves et des assassins / Malika Mokeddem Grasset, 1995 Un tableau de l'Algérie contemporaine dans ses moeurs implacables, son devenir incertain, sa violence dangereuse : un roman qui conjugue la grande fresque sociale et l'aventure individuelle. Fille de nomades analphabètes, l'auteur se bat depuis l'enfance pour être libre. Elle a choisi la France et est médecin à Montpellier. R MOK Les Hommes qui marchent / Malika Mokeddem Feryane, 1998 A travers la vie de Zohra, conteuse des traditions bédouines et de sa petite-fille Leïla, rebelle à la condition de recluse qu'on veut lui réserver, c'est toute l'histoire récente de la jeune nation algérienne qui se dessine, de la guerre d'indépendance à la terreur d'aujourd'hui, de la libération à l'islamisation. Prix du Festival du premier roman de Chambéry 1990. 63 R MOU La Guetteuse / Hadjira Mouhoub L’Harmattan, 1997 (Ecritures arabes ; 104) Ces quatorze nouvelles gardent intact l'émoi de l'adolescente algérienne pour qui l'écriture était le seul rempart opposé à la vacuité du temps, à l'oubli, au non-dit. R SAN Le Serment des Barbares / Bouallem Sansal Gallimard, 1999 Tout est douteux à Rouiba (Algérie), son opulence autant que sa prétention d'être le poumon économique de la capitale. On ne saurait être commerçant florissant et se tenir éloigné de l'infamie ; l'environnement est mafieux, le mal contagieux. Les rapports avaient prévu la dérive, mais qui les a lus ? Prix du Premier roman. Prix Tropique de l'Agence française de développement 1999. Abd-el-Halim Hemche, Conteur à Bab Sidi Boumédine, 1946 64 Leïla Sebbar est née en Algérie pendant la colonisation, de père algérien et de mère française, tous deux instituteurs. Aujourd’hui quand on lui demande comment elle se situe en tant qu’écrivain, Leïla Sebbar a du mal à répondre. Alors elle répond écrivain français. Mais la réalité est plus complexe. Et ses textes ne cessent d’ausculter les liens entre Algérie et France. Et puis il y a la guerre… et puis il y a l’exil, tous les exils…La lecture de ses récits, romans et nouvelles, peut trouver des résonances dans un large public. R SEB Le Chinois vert d'Afrique / Leïla Sebbar. Stock, 1984 La vie de Momo, 12 ans, dit le Chinois vert d’Afrique, qui n’a jamais vu la mer mais connait bien la banlieue : un enfant sauvage des métropoles modernes, témoins des chocs des civilisations. R SEB Fatima ou les algériennes au square / Leïla Sebbar. Stock, 1981 Ces femmes agériennes, indiscrètes et attentives, livrent ici la réalité cruelle et lyrique à la fois, réalité privée, singulière de l'immigration, sans plainte ni lamentation, avec une tendresse et une violence qui leur sont propres et d'où peut enfin naître l'émotion qui les fait exister comme elles existent. 65 R SEB Des Femmes dans la maison / Luce Pénot ; Dominique Pujebet ; Leïla Sebbar ; Dominique Doan Nathan, 1981 Tenir une maison, dedans, avec tout ce qui est domestique, êtres vivants et inanimés, végétaux, animaux... C'est tenir du pouvoir. La répétition nécessaire au travail d'entretien peut être mouvement et non fixation mortifère, si elle correpond à un ordre de production de vivant, un ordre du désir, du plaisir qui ne tue pas la femme de maison -femme au foyer, et toute femme, d'être femme dans une maison- ni l'enfant, ni l'homme, ni l'autre femme. La maison peut être le lieu d'une liberté créatrice. Si le temps du travail social pouvait être organisé par les femmes comme leur temps domestique, alors...Leïla Sebbar. R SEB Parle mon fils parle à ta mère / Leïla Sebbar Stock, 1984 Une conversation entre une mère méditerranéenne et son fils prodigue. Le fils revenu dans sa maison natale en banlieue parisienne, comme il était parti, sans prévenir. Sa mère l’accueille, seule dans sa cuisine, lui offre thé et gâteaux et lui parle dans son langage généreux, subtil et insidieux, de la maison, du père, des filles, de lui, de l’épouse idéale, des femmes françaises. R SEB La Seine était rouge : Paris, octobre 1961 / Leïla Sebbar Magnier, 2003 Le 17 Octobre à Paris, une manifestation pacifique tourne mal et des dizaines d’algériens sont tués. La mère et la grand-mère de Amel, adolescente de 16 ans, y étaient. Mais elles refusent d’en parler. Amel en saura plus grâce au film de Louis, le fils d’une Française qui avait adopté la cause algérienne. L’adolescente sera douloureusement confrontée à la réalité de ces témoignages. 66 R SEB Le Printemps désespéré : vies d’Algériennes / Fettouma Touati L’Harmattan, 1984 (Ecritures arabes) Un grand roman retraçant un univers féminin qui subit une lente mutation à travers les générations. Une grand-mère qui n’existe que par son travail, ses sacrifices. Sa fille, veuve, soumise et dépassée par un fils voyou. La femme de ce dernier, négligeable, méprisée car sans frères ou père pour la défendre. Yasmina « la Doctoresse », Malika l’Emigrée, Leila, jeune amazone de seize ans, insultées, battues, vilipendées partent par la révolte à la conquête d’un monde meilleure. Fatiha reste l’héroïne tragique de ce monde où l’injustice, la solitude, la souffrance sont incommensurables. R SEB Shérazade : 17 ans, brune, frisée, les yeux verts / Leïla Sebbar Stock, 1982 Shérazade est le roman d’initiation d’une fugueuse de banlieue. A la fois drôle, extravagante et réaliste de ses dérives et de ses rencontres dans Paris. Comme ses complices dans l’exil, la clandestinité, le déracinement ruse avec son identité, avec la loi ; elle vole, fait des casses, de la prostitution, d luxe, de la mode, de la publicité… R SEB Le Silence des rives / Leïla Sebbar Stock, 1993 Ce roman est d’abord une très belle parabole sur l’exil et la mémoire. Ni noms, ni prénoms n’en singularisent les personnages : ils sont l’ « homme », l’ « enfant », la « mère », les « trois soeurs. Il s’en dégage une émotion profonde et une sorte de vérité sans âge, dont témoignent les lignes qui ouvrent chacune des trois séquences du livre : « Qui me dira les mots de ma mère ? » R SEB Soldats / Leïla Sebbar Seuil, 1999 (Points virgule ; 76) Contient : Prologue Le chemin des Dames ; La cause du peuple ; Le village nègre ; Somalie ; Hébron, la maison ; La sieste ; Les mères ; Sarajevo, l'affiche ; Epilogue le chemin des Dames. Un lien invisible relie l'Algérie, la Bosnie, la Somalie, le Cambodge, l'Afghanistan, la Tchétchénie, Israël, la Palestine. Des femmes y pleurent leurs enfants perdus, des hommes y laissent les ruines de leurs maisons... Sept nouvelles, sept petits textes en demi-teinte pour hurler que la guerre n'est pas jolie. 67 R ZAO Les Gens du parfum / Amin Zaoui Serpent à plumes, 2003 A la mort de son père, Hazar rentre dans sa ville natale pour se recueillir sur la tombe de son père enterré à côté de sa dernière femme. Après avoir fait l'amour entre les tombes avec la belle jeune femme du gardien du cimetière, il retourne dans la maison de son enfance et se remémore sa vie avec les femmes de son père et les demi-soeurs, dont l'une vit cloîtrée depuis qu'il l'a violée. R ZIT Aimez-vous Brahim ? / Ahmed Zitouni Belfond, 1986 Parce qu'il s'est fait traiter de « taré de bicot », le narrateur a juré d'avoir la peau du chef. Et le chef, c'est Brahim, maghrébin comme lui... Un roman qui efface la frontière entre réalité et fiction. R ZIT Attilah Fakir : les derniers jours d’un apostropheur / Ahmed Zitouni Souffles, 1987 En ce mercredi matin, alors qu'Attilah Fakir se rase, nous apprenons qu'il doit passer, le vendredi, à une célèbre émission littéraire. Une fois de plus, il se coupe... Rigoureusement féroce, conçu comme une sorte de « thriller » mental, le roman est la reconstitution minutée, séquence par séquence, catastrophe après catastrophe, du calvaire d’Attilah Fakir pendant les trois jours qui le mènent d’Aix-en-Provence à Paris, via Marseille. 68 DOCUMENTAIRES 305.4 SEB Fatima ou les algériennes au square / Leïla Sebbar Stock, 1981 306 LAO Mémoire de Kabylie : Scènes de la vie traditionnelle, 1937-1939 / Germaine Laoust- Chantréaux ; texte de Leïla Sebbar Edisud, 1994 Femme kabyle 709.65 CAZ Les Artistes de l'Algérie Cazenave et Giovanangeli Editeur, 2001 Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs de 1830 à 1962 709.65 SEN Visages d'Algérie : Regards sur l'art / Jean Sénac ; Textes réunis par Hamid Nacer-Khodja Méditerranée, 2002 Mise en rapport des 2 amours de Jean Sénac (1926-1973), l'Algérie et la peinture, et l'une à travers l'autre. Recueil de critiques d'art du poète algérien. 69 759 ISS Hommage à M'Hamed Issiakhem / Collectif Office Riadh El- Feth, 1986 « Issiakhem est généreux, il offre ce qu’il fait, ou s’en sépare pour survivre. Il habite un enfer où il faut faire feu de tout bois, et c’est luimême qu’on voit brûler, d’un bout à l’autre de son oeuvre. A cette extrême et haute tension, l’art est une catastrophe, un naufrage de l’homme, une vision de l’invisible et un signe arraché à la porte des morts ». Kateb Yacine M’Hamed Issiakhem, Paysage de Kabilie (1960) 759 KHA Aquarelles de Khadda : Galerie M'Hamed Issiakhem du 6 juin au 4 juillet 1986 / Mohammed Khadda ; Habib Tengour Office Riadh El- Feth, 1986 « Comme un chant conservé dans la gorge, l’aquarelle s’exhale, doucement, spontanément dans le ruissellement de l’eau et des pigments colorés. Et si elle vient de l’intelligence, seule une puissante charge affective la propulse de la spirale aléatoire de la figuration ». 844 BOU Lettres algériennes / Rachid Boudjedra Grasset, 1995 (Autre regard) Habituée à regarder les autres, la France n’aime pas trop que les autres lui rendent la pareille. Dans ce livre, « l’autre » la regarde dans les yeux, sans complaisance ni détours, toujours avec passion et tendresse. 70 892.7 ALG Algérie : L'enfance au coeur / Collectif Paris- Méditerranée, 2003 Chaque jour, deux nouveau-nés au moins sont abandonnés par leurs parents dans la seule wilaya d’Alger. Qui mieux qu’un poète, mieux qu’un artiste pouvait porter directement ce message de toutes les mères en détresse, de tous les enfants sans famille, et faire que son écho soit répercuté, le plus loin, le plus continûment possible, pour que l’espoir ne meurt pas. T. Tidafi 892.7 DIB Mille hourras pour une gueuse / Mohammed Dib Seuil, 1980 Schéhérazade des bas-fonds, Arfia donne la comédie à de pauvres diables en recréant des épisodes de sa vie au maquis algérien. A ce passé répond le présent. Arfia partage la méchante existence des miséreux qui se rassasient chaque soir de son spectacle. Mais un soir, tout se confond tragiquement, présent et passé, affabulation et réalité. 892.7 ENF Une enfance algérienne / collectif Gallimard, 1997 Les seize écrivains présents dans ce recueil sont nés en Algérie avant l'indépendance. Ils se trouvent ici comme ils ne l'ont jamais été sur la terre natale. Ils nous disent leur Algérie : éclats d'enfance heureuse ou meurtrie par la guerre, approches résurrectives qui restituent une société polyphonique où se côtoient musulmans, juifs, chrétiens, et où s'échangent, s'adoptent et parfois s'excluent traditions et cultures. 892.7 TEN Le Vieux de la montagne / Habib Tengour Sindbad, 1983 (La bibliothèque arabe) Nizam al-Mulk, voilà le héros. …Sensible et ouvert aux autres, il garde ses distances dans les plus hautes fonctions de l’Etat. Il épousera Badra qui l’aimera / que ni Hassan ni Omar n’ont su aimer. Nizamal Mulk est parfait. Tout le monde l’aime. / Hassan le fait assassiner. 71 916.1 LAB Maghreb : Tunisie, Algérie, Maroc / Henri de La Bastide ; Louis Fougère Horizons de France, 1970 (Hommes et civilisations) Lieux de rencontres de trois civilisations : la vieille souche africaine dont les racines sont toujours vivantes, la civilisation arabo-musulmane qui, depuis le début de l’islam, l’a redécouvert et modelé, et le monde occidental qui l’a initié à la vie moderne, le Maghreb tire de cette particularité un caractère profondément original que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. 965.04 GUIQ La Casbah d'Alger / Paul Guion ; préface de Chérif Rahmani ; texte de Youssef Nacib Editions Publisud, 110 croquis de la Casbah d'Alger, réalisés entre 1938 et 1940, par l'un des architectes de l'Alger des années 1930, Paul Guion (1881-1872). Une rue d’Alger 72 A propos de l’Algérie 709.65 CAZ Les Artistes de l'Algérie : Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs : 1830-1962 / Elisabeth Cazenave B. Giovanangeli Editeur, 2001 L'Algérie ne devait pas, apparemment, être leur patrie et cependant depuis que ces terres sont ouvertes à l'Occident, les peintres n'ont cessé d'y faire leurs pélerinages. Il en est même qui n'ont jamais pu se détacher de cette nature et qui ont fini par y mourir au terme d'une lutte épuisante pour en forcer le secret. Albert Camus (L'Envers et l'Endroit. Essais). Miloud Boukerche, Le « Boukarabila » 709.65 SEN Visages d'Algérie : Regards sur l'art / Jean Sénac ; Textes réunis par Hamid Nacer-Khodja Méditerranée, 2002 Mise en rapport des 2 amours de Jean Sénac (1926-1973), l'Algérie et la peinture, et l'une à travers l'autre. Recueil de critiques d'art du poète algérien.. 73 759.095 VID L'Algérie des peintres : 1830-1960 / Marion Vidal- Bué Paris- Méditerranée, 2002 Des centaines de peintres ont été inspiré par l’Algérie qui, par la beauté de ses paysages et la diversité de ses habitants, leur a offert un magnifique champ d’investigation. 892.7 BER Ecrits sur l'Algérie / Augustin Berque Edisud, 1986 Ouvrage publié avec le concours du Centre national des Lettres. Les Ecrits sont le fruit d'une sélection dans une production trop vaste pour pouvoir s'inscrire en un unique volume. Toutefois, pour donner une idée de la variété des intérêts et du registre d'Augustin Berque, le choix a emprunté à tous les genres, histoire, islamologie, sociologie, politique, Beaux Arts. Des fragments inédits, pages de journal, notes personnelles, réflexions accumulées au cours des lectures fournissent les indispensables compléments. 892.7 FEC La Gloire de l'Algérie : Ecrivains et photographies de Flaubert à Camus / Elisabeth Fechner Editions Calmann-Lévy, 2000 Jusqu'à la conquête de 1830, ce sont bien sûr les peintres et les dessinateurs qui accompagnent l'armée d'Afrique. Il faut attendre Napoléon III pour que les photographes s'emparent de l'Algérie. Mais ils ne savent pas encore saisir le mouvement et leurs clichés sont retouchés par des illustrateurs. Le talent des envoyés spéciaux, Théophile Gautier, Eugène Fromentin, Alexandre Dumas, Alphonse Daudet ou Gustave Flaubert, fait le reste, sublimer un paysage, évoquer une senteur inconnue, glorifier cette lumière éblouissante que la pellicule n'arrive pas à fixer. 74 Maroc Mohammed Ben Ali R’Bati : Porte de Bab el Assa avec vue sur la Medina (Maroc) R BEN La Controverse des temps / Rajae Benchemsi Sabine Wespieser, 2006 Ce roman est l’occasion pour l’auteur de dresser un tableau d’une société marocaine écartelée entre son héritage culturel millénaire et le désir effréné de modernité qui anime l’élite occidentalisée. Et à travers la peinture d’un microcosme placé au confluent des civilisations, il est aussi une fresque des controverses qui agitent le monde contemporain. 75 Driss Chraïbi, né en 1926 est un des grands écrivains marocains de langue française. Il fut révélé par « Passé simple » (1954) le roman qui fit entrer la littérature marocaine dans la modernité. Il a fait tous les métiers avant de devenir ingénieur. Il devient ensuite écrivain, puis producteur à l’ORTF à Paris, il séjourne au Canada. Avec le temps l’enfant terrible de la littérature marocaine se fait moins féroce, mais plus ironique sur les travers de la société. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont celui de l’Afrique méditerranéenne pour l’ensemble de son oeuvre en 1973 ; le Prix de l’amitié franco-arabe, en 1981 ; le prix Mondello pour la traduction de Naissance à l’Aube en Italie. R CHR Une enquête au pays / Driss Chraïbi Seuil, 1981 (Points) Dans un petit village oublié au coeur du Haut-Atlas marocain, deux policiers tentent de mener une enquête et se heurtent à la rudesse du paysage et du climat autant qu'à la simplicité fruste des habitants. A la fois hymne sensuel à la terre natale et vision du Maroc de l'après décolonisation. R CHR La Mère du printemps : l’Oum-er-Bia / Driss Chraïbi Seuil, 1982 On retrouve le vieux montagnard Raho qui livrait une bataille de tous les instants pour résister à la crétinisation et aux diverses tyrannies du XXe siècle dans « Une enquête au pays ». Avec lui, nous allons découvrir dans ce roman, les premiers moments de l’Islam à partir de l’embouchure du fleuve marocain l’Oum-er-Bia et l’arrivée du général Okba, à la tête de cavaliers arabes qui viennent conquérir l’Afrique du Nord. 76 R CHR La Civilisation, ma Mère !... / Driss Chraïbi Denoël, 1983 (Médianes) Deux fils racontent leur mère, à laquelle ils vouent un merveilleux amour. R CHR Naissance à l’aube / Driss Chraïbi Seuil, 1986 Nous sommes au VIIIe siècle de notre ère, alors que les armées musulmanes s'apprêtent à conquérir Cordoue et toute l'Andalousie... Deuxième volet d'une vaste fresque romanesque, commencée avec « La Mère du printemps » où l'écrivain marocain se propose d'explorer l'Islam et son histoire. Nouiri Mohamed : Essaouira (Maroc) R CHR Le Passé simple / Driss Chraïbi Gallimard, 1986 (Folio ; 1728) Un jeune marocain s’oppose violemment à son père ainsi qu’aux pesanteurs de la société marocaine et part étudier en France. Ce roman stigmatise le poids de l’islam et la condition faite aux femmes. Il évoque les conflits de civilisation, les problèmes identitaires de l’individu formé par deux cultures… 77 R CHR L’Inspecteur Ali / Driss Chraïbi Denoël, 1991 L'inspecteur Ali, personnage hâbleur et provocateur, est aussi expert en résolution d'énigmes policières qu'en analyses pertinentes et inattendues au sujet de l'islam. Marocain d'origine, il se prépare à la première visite de ses beaux-parents britanniques... R CHR Une place au soleil / Driss Chraïbi Denoël, 1993 Avec l'inspecteur Ali, D. Chraïbi a créé le Candide du monde méditerranéen. A travers lui, l'auteur porte un regard ironique sur la société arabe et s'offre toutes les libertés, celle, entre autres, de faire converser Hassan II et Ali. R DAO Zaynab, reine de Marrakech / Zakya Daoud Editions de l’Aube, 2004 (Regards croisés) A travers l'histoire de Zaynab, c'est celle, romancée, des origines de la ville de Marrakech qui est retracée. Née en 1039 dans les montagnes, elle aide son troisième mari à fonder une forteresse dont la vallée du Nfis est le jardin et la terre des Doukkala, le grenier. Il tient ainsi les rênes du gouvernement de l'Atlas. Mariée pour la 4e fois à l’émir Youssef Ibn Tachfin, elle nomme la ville Marrakech. Premier roman. R KHA Le Déterreur / Mohammed Khaïr-Eddine Seuil, 1973 « Les gendarmes m’ont arrêté. J’ai mangé, pour me nourrir de viande, quelques morts de notre région, morts que j’ai déterrés le soir même du jour où le fquih, les nobles et les miséreux du lieu leur ont donné une vraie sépulture. Les gendarmes ne m’ont pas molesté, au contraire ; ils ont rigolé parce que, disaient-ils, un vieux comme moi ne mérite qu’une baffe retentissante. » (Extrait) 78 R KHA Une vie, un rêve, un peuple toujours errants / Mohammed Khaïr-Eddine Seuil, 1978 Histoire de danse et de détritus, d’éducation islamique et de crime, de marionnettes mal conçues, de conte de bandit (quand le bandit s’appelle Bous’fr et lutte contre le caïd) et de périple nocturne. Avec aussi un peu de ce désespoir triomphant qu’on peut connaître vers les 2 h du matin du côté du boulevard Richard-Lenoir, debout et fulminant sur un bout de trottoir. R KHA Légende et vie d’Agoun’chich / Mohammed Khaïr-Eddine Seuil, 1984 Voici la vie d’Agoun’chich, sorte de bandit d’honneur qui a juré vengeance éternelle aux assassins de sa soeur. Accompagné par le « Violeur », il entreprend une longue errance à travers les montagnes du Sud-Maroc qu’émailleront faits de guerre et longs moments de réflexion. Nous sommes dans une période historique assez floue, si propice aux légendes et aux rencontres avec le merveilleux, mais au contact, à mesure que nos héros descendent vers la plaine, avec l’envahisseur colonial. Mohammed Chaara, La Kasbah (Maroc) 79 Tunisie Sehili : Soudan (Tunisie) R YAH L’Étage invisible / Emna Belhadj Yahia J. Losfeld, 1998 Une galerie de portraits tracés sans réalisme mais étonnants de vérité, marqués au sceau d'époques et de milieux (la société tunisienne) que l'auteur connaît bien et qu'elle décrit sans complaisance ni fauxsemblants. R ZOU La Retournée / Fawzia Zouari Ramsay, 2002 Apprenant la mort de sa mère, Rym, une jeune femme qui vit en France depuis plusieurs années, revient avec sa fille dans son village natal du nord-ouest de la Tunisie, où elle affronte les réactions de rejet et les calomnies des habitants. A travers cet exil à rebours se dessine une chronique sensuelle et sensible d'une Tunisie qui n'est ni le pays des origines, ni le pays d'accueil tant espéré. 80 Revues Magazine littéraire Défense et illustration des langues françaises In Magazine littéraire (N°451) Ecrire La Caraïbe In Magazine littéraire (N°369° Géo Les Caraïbes : Antilles françaises, Cuba, Jamaïque, Haïti.- 44-92. In Géo (N°95). Les Antilles ; des îles, des peuples, des rêves In Géo de Décembre 2000 (N°262) Maroc 2001 In Géo de Janvier 2001 (N°263) La France d’Outre-mer In Géo de Décembre 2001 (N°274) Mali magique In Géo de Janvier 2002 (N°275) Patrimoine créole des Antilles françaises.- pp.59- 110. In : Géo de Novembre 2004 (N°309). 81 A propos de la littérature francophone… 330.9 ANN L'année francophone internationale 2006 / Collectif Documentation française, 2006 Panorama de l'actualité économique, politique et culturelle dans les pays francophones (au sens large) à travers des articles signés part des universitaires, chroniqueurs, analystes. Toutes les sections sont accompagnées de fiches, tableaux, relevés bibliographiques et autres données indispensables à chaque pays pour l'année en cours. 82 325.244 CES Nègre je suis, nègre je resterai : entretiens avec Françoise Vergès / Aimé Césaire Albin Michel, 2005 (Itinéraires du savoir) .Aimé Césaire évoque son enfance, ses années de formation à Paris, son compagnonnage avec Léopold Sédar Senghor, sa carrière politique à partir de 1945, le regard qu'il porte sur le colonialisme, les Antillais, la culture africaine. 374.9 BAR Géopolitique de la francophonie : un nouveau souffle ? / Jacques Barrat, Claudia Moisei ; préface de Pierre Messmer Documentation française, 2004 .La langue française est parlée par quelque 175 millions de personnes dans le monde. Même si, ces dernier temps, le français recule par rapport à l'anglais ou à l'espagnol, son rôle reste indéniable autant sur le plan culturel que sur les plans géopolitique et économique. 447.9 ARN Les Défis de la francophonie : pour une mondialisation humaniste / Serge Arnaud, Michel Guillou, Albert Salon Alphares, 2005 (Planète francophone) .Face à la mondialisation, la francophonie peut jouer un rôle de contrepoids. Propose une politique de promotion de la francophonie reposant sur le multiculturalisme et le développement durable. 447.9 FRA La Francophonie dans le monde : 2004-2005 / Organisation internationale de la francophonie, Haut conseil ; coord. du rapport Florence Morgiensztern Larousse, 2005 Bibliogr. Index. Un rapport sur les problématiques de la francophonie en 2004 : enjeux ; diversité linguistique et culturelle ; mondialisation ; actualité politique, économique et sociale ; culture ; enseignement ; création ; médias. Nombreuses données chiffrées, analyses et bilans. 83 447.9 TRA Le Français en partage : les 50 plus belles histoires de la francophonie / Christophe Traisnel ; préface d' Abdoulaye Wade Timée-Editions, 2005 (Histoire et civilisations) Présente chronologiquement depuis les origines de la langue française à la Francophonie, cinquante histoires et anecdotes sur l'aventure de la langue française et la vie de personnalités francophones : l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), Léopold Sédar Senghor, la dictée de Mérimée, la chaîne TV5... En annexes, une présentation de la Francophonie, des biographies, des citations, des adresses. 840.914 TON La Littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000 / Eliane Tonnet-Lacroix L’Harmattan, 2003 (Espaces littéraires) Etablit un premier constat sur l'évolution et l'histoire de la littérature française et francophone de la fin de la Seconde Guerre mondiale à la fin du XXe siècle. Trois grandes périodes la façonnent : l'après-guerre existentialiste, entre engagement et esprit de soupçons, les années 70 avec le structuralisme, et une fin de siècle revenue de tout. Statue commémorant le colonialisme au Sénégal 84 Etats et gouvernements membres de la francophonie
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