1
ORPHEE NOIR
Qu’est-ce donc que vous espériez, quand vous ôtiez le bâillon qui fermait ces
bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? Ces têtes que nos pères
avaient courbées jusqu’à terre par la force, pensiez-vous, quand elles se
relèveraient, lire l’adoration dans leurs yeux ? Voici des hommes noirs debout qui
nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être
vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir qu’on le voie ; il était
regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la
blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme
blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité,
blanc comma la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence
secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre
regard rentre dans nos yeux ; des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et
nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent.
Jean-Paul Sartre
2
3
LE FRANÇAIS EN COULEUR
Le français, ce sont les grandes orgues les plus suaves, aux fulgurances de l’orage,
et puis il est tour à tour flûte, hautbois, tam-tam,
Le français nous a séduits de ses mots abstraits et rares
dans nos langues maternelles, où les membres se font pierres précieuses.
Chacun des mots est naturellement nimbé d’un halo de sève et de sang.
Les mots français rayonnent de mille feux comme des fusées
Qui éclairent notre nuit.
Léopold Sédar SENGHOR
Chaibi : Village de Chtouka
4
AFRIQUE
Mali
Enfant précoce, Amadou Hampâté Bâ sait lire et retient les textes du Coran dés l’âge de 7
ans. Originaire d’une famille peule aristocratique, il reçoit une éducation spirituelle par son
père et une éducation religieuse et morale traditionnelle des voies ésotériques de l’Islam par
un sage. Toute sa vie, l’écrivain s’est attaché à défendre et à sauvegarder les cultures orales
peules et le dialogue entre les hommes, ce qui a fait sa célébrité. Son oeuvre littéraire est
considérable et compte des poèmes, des romans, des traductions, des ouvrages historiques.
R
HAM
L’Étrange destin de Wangrin / Amadou Hampaté
Bâ
UGE, 1998
(10/18 ; 185)
Amadou Hampaté Bâ, le grand défenseur de la « tradition orale »
africaine né au Mali en 1901, raconte ici l’histoire d’un homme qui fut
son ami. Cet homme, voué dés sa jeunesse au dieu « Gongoloma Soké »
dieu des contraires et de la ruse, en portait lui-même les contradictions.
Bravant impunément la chance, il nous entraîne dans une suite
d’aventures cocasses où nous le voyons, avec pour seules armes son
intelligence et sa connaissance des hommes, se hisser au sommet de la
puissance et de la fortune, dépouiller les riches au bénéfice des pauvres
et, suprême exploit pour l’époque, rouler les « Dieux de la Brousse »
d’alors : Messieurs-les-Administrateurs Coloniaux ! Mais il arrive que
les dieux se fâchent…
5
808.883
HAM
Amkoullel, l'enfant Peul : Mémoires / Amadou
Hampâté Bâ ; Préf. de Théodore Monod
Actes Sud, 1992
(Babel ; 50)
Voici un étonnant livre de mémoires, à la fois roman d’aventures,
tableau de moeurs et fresque historique. Ce livre restitue dans une
langue savoureuse et limpide, toutes les richesses, les couleurs et la vie
du grand récit oral africain. C’est aussi une belle leçon d’humour, de
tolérance et d’humanité qu’y trouveront les passionnés de littérature.
Publicité de Galluzzo sur l’exil
6
Massa Makan Diabaté est né en 1938 à Kita en plein pays malinké, un des berceaux de la
tradition orale au Mali. Kélé Monson Diabaté, son oncle et maître, fut un traditionaliste,
que beaucoup de chercheurs ont consulté pour son savoir. Malgré son titre universitaire
(Historien), Massa Makan Diabaté n’a rien perdu de l’éducation traditionnelle donnée aux
jeunes griots dés l’âge de 7 ans. Cela fit que M.M . Diabaté était, à proprement parler, « au
carrefour » de l’oral et de l’écrit ». Sa mort à Bamako en Février 1988 fit rappeler cette
réflexion de Kélé Monson Diabaté : « Il n’est pas juste que la fruit vert tombe avant le fruit
mûr ».
R
DIA
Le Boucher de Kouta / Massa Makan Diabate A. Hattier, 1982
(Monde noir
poche)
Roman dans lequel l’auteur évoque avec humour la fraternité de case
où ceux de la même société d’âge s’aiment sans se témoigner ni respect
ni égards, l’islam cohabitant avec les croyances ancestrales.
R
DIA
Le Lion à l’arc / Massa Makan Diabate A. Hattier, 1986
(Monde noir
poche)
Massa M. Diabaté, dont on connaît l’attachement à la tradition
malinké, a choisi de faire revivre la célèbre épopée inspirée par Sun
Jata, le fondateur de l’Empire du Mali.
7
Né près de Dakar, Birago Diop reçut une formation coranique et suivit simultanément les
cours de l’école française. Pendant ses études de médecine vétérinaire à Toulouse, il resta à
l’écoute des travaux des africanistes, et s’associa à la fin des années 1930 au mouvement de
la Négritude qui comptait alors Senghor et Césaire. Il publia des contes et son recueil de
poèmes « Leurres et Lueurs » est profondément imprégné de culture française alliée aux
sources d’une inspiration africaine. Sa carrière diplomatique, après l’indépendance de son
pays, et son retour à son premier métier de vétérinaire à Dakar n’entravèrent pas son
exploration de la littérature traditionnelle africaine, mais il déclara avoir « cassé sa
plume »….
R
DIO
Les Contes d’Amadou Koumba / Birago Diop Société Nouvelle
Présence
Africaine, 1969
« Dans la trame solide de ses contes et de ses sentences, me servant de
ses lices sans bavures, j’ai voulu, tisserand malhabile, avec une navette
hésitante, confectionner quelques bandes pour coudre un pagne sur
lequel grand-mère, si elle revenait, aurait retrouvé le coton qu’elle fila
la première ; et où Amadou Koumba reconnaîtra, beaucoup moins vifs
sans doute, les coloris des belles étoffes qu’il tissa pour moi naguère ».
R
ETO
Etonnants Voyageurs : Nouvelles voix d'Afrique ;
Anthologie présentée par Michel Le Bris
Hoëbecke, 2002
Littérature de l’exil, du métissage culturel, bousculant les idéologies
identitaires, refusant de s’enfermer dans une quelconque « africanité »,
affirmant au contraire sa vocation universelle avec une belle vigueur,
concassant, réinventant la langue française, jouant de toutes les
stratégies narratives, à commencer par celles issues des traditions
orales, bousculant les tabous : une Afrique nouvelle prend ici la parole.
Très loin en vérité des clichés où on l’enferme encor e.
8
R
NDJ
La Descente aux enfers et onze autres nouvelles/
Noël Nétonon Ndjekery
A. Hattier, 1984
(Monde noir
poche ; 25)
Recueil de nouvelles primées dans le cadre du 7e Concours
radiophonique de la Meilleure Nouvelle de Langue Française.
R
OBI
L’Enfant des masques / Ludovic Obiang L’Harmattan,
1999 (Encres
noires)
Cinq nouvelles sur l’enfance écrites dans une langue poétique et
musicale
Mali, Djenné, statuette. Paris, musée des Arts premiers
R
RUS
Sang mêlé : ton fils Léopold / Albert Russo Le Griot, 1990
Au Congo belge, dans les années 1950, le jeune métis Léo est adopté
par Harry Wilson, un américain. Avec sa servante Mama Malkia, ils
comblent Léo d’affection. Mais, en proie aux moqueries de ses
camarades blancs à l’école, Léo se sent rejeté. Il se noue d’amitié avec
un garçon juif, Ishaya, et fait l’apprentissage de la vie. Le récit traite de
la difficulté à vivre la différence.
9
R
UTA
Légendes africaines / Tchicaya U Tam’si Seghers, 1987
Puisant aux meilleures sources du folklore africain, l’auteur a su choisir
les récits les plus colorés, et retracer à travers eux, pour nous la
transmettre, toute l’histoire de la création africaine
R
UTA
Ces fruits si doux de l’arbre à pain / Tchicaya U
Tam’si
Seghers, 1990
(Chemins
d’identité)
Avec poésie et une verve sans pareille, l’auteur décrit une société
africaine des lendemains de l’indépendance, qui cherche
douloureusement un équilibre, hésitant entre tradition et héritage
colonial. Dans ce monde incarné par des personnages magiques, drôles
et parfois dérisoires, c’est l’Afrique toute entière qui vibre et nous
émeut.
Affiche d’un Colloque sur la francophonie
10
Côte d’Ivoire
Né en 1927 en Côte d’Ivoire, Ahmadou Kourouma est d’origine malinké, une ethnie présente
dans différents pays d’Afrique de l’Ouest. Son nom signifie « guerrier » en langue
malinkée. Pendant la colonisation française il est « tirailleur sénégalais » en Indochine. En
1960, lors de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, il revient vivre dans son pays natal mais
est très vite inquiété par le régime du président Félix Houphouêt-Boigny. Il connaît la
prison avant de partir en exil dans différents pays. Lorsqu’en 2002, la guerre civile éclate
en côte d’Ivoire, il prend position contre l’ivoirité « une absurdité qui nous a menés au
désordre » et pour le retour de la paix dans son pays. Il meurt en 2003, et L’Afrique perd un
écrivain qui n’a cessé de dénoncer les dégâts liés à la colonisation mais aussi les dérives des
régimes politiques qui ont suivi.
R
KOU
Monnè, outrages et défis / Ahmadou Kourouma Seuil, 1990
Une épopée tout à la fois tragique et dérisoire du peuple ivoirien livré à
la colonisation, et une critique au vitriol des Etats africains.
R
KOU
Allah n’est pas obligé / Ahmadou Kourouma Seuil, 2000
Ibrahima, un enfant africain orphelin, part à la recherche de sa tante
Mahan, sa tutrice. Il est accompagné par Yacouba, le féticheur. Ils
voyagent à travers le Libéria et la Sierra Leone qui souffrent de guerre
tribale Comme ils n’ont pas d’argent, ils sont obligés de travailler :
Yacouba comme grigriman et Ibrahima comme enfant-soldat. Prix
Renaudot 2000, Prix Goncourt des Lycéens 2000.
11
Oracle à souris (Côte d’Ivoire)
R
KOU
Quand on refuse, on dit non / Ahmadou
Kourouma
Seuil, 2004
Birahima, l’enfant soldat de « Allah, n’est pas obligé », est démobilisé et
survit à Daloa, ville du Sud de la Côte d’Ivoire. Très amoureux de
Fanta, il se propose de l’accompagner lorsque celle-ci décide de fuir les
combats et de partir vers le Nord. Chemin faisant, Fanta décide de faire
son éducation, et lui raconte l’histoire de leur pays des origines à
aujourd’hui.
R
KOU
En attendant le vote des bêtes sauvages /
Ahmadou Kourouma
Seuil, 1998
Humour ravageur, puissance d'évocation, complexité des personnages
dans ce texte qui est une réflexion sur les relations étroites
qu'entretiennent le pouvoir et la magie en Afrique. Troisième roman
d'Ahmadou Kourouma. Prix du Livre Inter 1999.
Wé, masque, bois, peau, os, fibres végétales, grelots en fer. Abidjan
12
Congo
Alain Mabanckou est né au Congo-Brazzaville en 1966. Il a fait des études de Droit et a
enseigné la littérature à l’Université du Michigan et vient d’accepter un poste de professeur
de littérature francophone à l’Université de Californie Los Angeles. Il est l’auteur de cinq
romans, six recueils de poèmes et de plusieurs nouvelles. Il a reçu en 1995 le prix de la
Société des Poètes Français ; en 1998 le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire ; en 1994 la
m »daille de citoyen d’honneur de la ville de Saint-Jean d’Angely.
R
MAB
Verre Cassé / Alain Mabanckou Seuil, 2005
Verre cassé est le patriarche d’une bande de joyeux marginaux qui a
l’habitude de se retrouver dans un bar congolais crasseux. Ivrogne et
désabusé, il raconte les aventures souvent cocasses de ces personnages
truculents et donne à voir un portrait de l’Afrique contemporaine. Ce
dernier roman a reçu le prix du roman Ouest-France-Etonnants
voyageurs 2005, le Prix des cinq continents de la Francophonie 2005, le
Prix RFO du livre 2005.
Congo, Porte de case
13
Sénégal
Né à Joal, au Sénégal, dans une famille aisée, L.S.Senghor bénéficie d’une éducation
privilégiée qui le conduit, après le collège de Dakar, au Lycée Louis-Le-Grand à Paris, puis
à l’agrégation de grammaire préparée à la Sorbonne. Membre du Parti socialiste, Ministre
du Général de Gaulle, il devient, à la faveur de la décolonisation, le premier président élu du
Sénégal en 1960. Ses conceptions politiques, qui se réclament du socialisme et de
l’humanisme, lui font souhaiter le maintien d’un lien privilégié avec la France, mais il
réclame pour son pays une réelle indépendance.
923
SEN
Léopold Sédar Senghor : genèse d'un imaginaire
francophone / Jean-Michel Djian ; préface d'
Abdou Diouf ; Aimé Césaire
Gallimard, 2005
Suivi d'un entretien avec Aimé Césaire. Retrace la vie de Léopold Sédar
Senghor, ses contradictions, ses utopies et ses combats. Comporte
également des documents inédits de l'homme politique sur la
francophonie et la langue française ainsi que sa correspondance avec
Jean Ballard.
Fixé sous verre (Sénégal), vers 1950, verre peint
14
Dans une des pages
de son premier roman : « Ah, sacrée France, c’est
peut-être parce qu’elle porte un nom de femme
qu’on la désire tant ».
Fatou Diome est née en 1968 au Sénégal. Elle arrive en France en 1994 et vit depuis à
Strasbourg. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles « La préférence nationale ». Elle
anime une émission littéraire, Nuit Blanche, sur France 3 Alsace.
R
DIO
Kétala / Fatou Diome Flammarion, 2006
A la mort de Mémoria, une jeune sénégalaise, la panique règne dans
son appartement. Ses meubles - qui savent parler ! -, ont compris que
les humains comptaient procéder au kétala (partage des biens). Ils
décident alors de reconstituer oralement l'histoire de leur propriétaire,
afin d'emporter un peu de sa mémoire.
R
DIO
Le Ventre de l’Atlantique / Fatou Diome Feryane, 2004
Salie vit en France, et son frère, Madické, qui vit en Afrique, rêve de le
rejoindre. Mais comment lui expliquer la face cachée de l’immigration,
lui qui voit la France comme une terre promise. Premier Roman.
R
FAL
Festins de la détresse / Aminata Sow Fall Co-Editions,
Alliance/Ed d’en
Bas, 2005 ( Terres
d’écritures ; 1)
Chroniques d'une famille et d'une cour, ce roman plonge le lecteur au
coeur de vies en proie aux absurdités que provoquent les changements
économiques et sociaux, trop rapides pour le temps d'une vie humaine.
15
R
NDI
Ramata / Abasse Ndione Gallimard, 2000
Ce roman très complexe, écrit dans un français d’une qualité rare,
permet, à travers les nombreux protagonistes de l’histoire de Ramata,
les époques et les lieux différents où elle se déroule, de mieux
comprendre la réalité du Sénégal d’aujourd’hui.
Sénégal, « Les Esclaves » de Keita Souley
Togo
R
ALE
Cola Cola Jazz / Kangni Alem Dapper, 2002
Héloïse Bhinneka, jeune métisse franco-africaine, ne connaît de son
père que ce que sa mère, toxicomane et suicidaire, a bien voulu lui en
dire. Un jour celui-ci refait une apparition sous la forme d’une
invitation à venir à TiBrava. Mais le père tant rêvé n’est pas là. A sa
place Héloïse découvre une demi-soeur, avec laquelle elle va
entreprendre une sorte de quête des sens.
16
Cameroun
305.8
KEL
Je suis noir et je n'aime pas le manioc / Gaston
Kelman
Max Milo, 2003
Un témoignage sur la condition d'être noir dans la société française
contemporaine, sur l'attitude de la société française à leur égard et sur
les Noirs qui souffrent de leur problème identitaire : Français d'origine
africaine ou Africains de culture française...
Affiche de la MASA, 2003 (Marché des arts du spectacle africain)
17
BANDES DESSINEES
BD Rwanda 1994 : descente en enfer / Scenario de
Cécile Grenier et Ralph ; Dessin de Pat Masioni
Albin Michel,
2005
Fondée sur cinq ans d'une enquête réalisée par la journaliste Cécile
Grenier, cette BD raconte le génocide rwandais (un million de morts) en
suivant le destin de Mathilde, jeune maman plongée dans l'enfer. Audelà
de l'émotion qui s'en dégage, cet album est courageux. Dans une
France qui s'empresse d'oublier toute de son éventuelle culpabilité dans
les événements de 1994, Grenier, aidée de son complice Ralph au
scénario, remue le couteau dans la plaie. Mieux, le tome 2 à paraître
dans quelques mois, critique la version officielle du génocide. Congolais
réfugié politique en France, le dessinateur Pat Masioni, qui vivait en
foyer Sonacotra au début de la réalisation de l'album met tout son coeur
d'Africain exilé au service de cette histoire forte.
BD Les Africains dessinent l'Afrique / Collectif BD-Africa, 2006
Des dessins quasi-animés, au couleur de l’Afrique, des teintes marrons
qui rappellent ce continent riche d’une culture hétérogène où pointe
pourtant un point commun : la sorcellerie, la magie noire, le surnaturel,
abordés non sans humour par les auteurs qu’a côtoyés « Ptiluc » (qui
présente l’ouvrage), au cours de ses voyages. Au final, une réussite dans
l’illustration, qui reprend toutes les techniques possibles. Quelques
petites perles dans les scénaris resteront comme un voyage vers
l’ailleurs : l’Afrique !
18
ANTILLES
« Nous n’avons pour nous aider pas davantage de traces que l’oiseau dans l’air, le
poisson dans l’eau, et au beau milieu de cette incertitude nous vivons et certains
rient et d’autres chantent ».
Simone Schwarz-Bart
R
NOI
Noir des îles /Collectif Gallimard, 1995
Six textes inédits de Fortuné Chalumeau, Raphaël Confiant, René
Depestre, Ernest Pépin, Gisèle Pineau et Christiane Taubira-Delannon.
Six nouvelles qui nous entraînent derrière le sourire des cartes postales
pour nous faire voir un monde où le soleil, la mer et les palmiers ne
sont qu’un décor affable posé sur la misère, la violence et la tyrannie.
Six joyaux noirs pour dessiner un portrait des îles.
19
Guadeloupe
Créole de souche française dont la famille est établie dans la Caraïbe depuis l’an 1700,
Fortuné Chalumeau est docteur en sciences naturelles , spécialiste de l’évolution des espèces
et, à ce titre, fondateur et directeur de l’Institut de Recherche entomologiques de la Caraïbe.
Il est aussi l’auteur de nombreux romans et nouvelles.
R
CHA
Hautes abîmes / Fortuné Chalumeau J-C. Lattès, 1999
(Hémisphères)
Mêlant mythes et high-tech, secrets de l’ésotérisme antique et défis de
la science génétique, alternant cruauté et lyrisme, l’auteur entraîne le
lecteur dans un tourbillon de passions et de folies où l’amour et
l’intelligence finiront toutefois par dominer. Une formidable saga, une
homéride actuelle ayant pour thème principal l’éternel combat entre le
Bien et le Mal.
Klodi Cancelier, la Maison séculaire, 2005
20
Maryse Condé est née en 1937 à Pointe-à-Pitre. Elle fit des études de Lettres Classiques à la
Sorbonne et en 1960, elle se marie au comédien Mamadou Condé et part pour la Guinée où
elle affronte les problèmes inhérents aux Etats nouvellement indépendants. Après son
divorce, elle continue de séjourner en Afrique avec ses quatre enfants. De retour en France
en 1973, elle se remarie à Richard Philcox, enseigne dans diverses universités et entame sa
carrière de romancière. Après la publication de « Ségou », elle rentre en Guadeloupe. Mais
elle quitte bientôt son île natale pour s’installer aux Etats-Unis où elle enseigne aujourd’hui
à Columbia University.
R
CON
Moi, Tituba sorcière... : Noire de Salem / Maryse
Condé
Gallimard, 2005
(Folio ; 1929)
Fille d’esclave, violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau
négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels
par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John
l'entraîne à Boston, puis au village de Salem.
R
CON
La Traversée de la Mangrove / Maryse Condé Mercure de
France, 1990
Dans le temps clos de cette seule nuit, au-delà de la petite communauté
que l’on regarde, c’est toute la société guadeloupéenne d’aujourd’hui qui
se dessine, avec ses conflits, ses contradictions et ses tensions.
21
R
CON
La Colonie du Nouveau Monde / Maryse Condé R. Laffont, 1993
Raconte la bouleversante déréliction d’une communauté d’hommes et
de femmes revenue à l’adoration des divinités d’autrefois. Ici, elle
aborde une autre terre de littérature, l’Amérique du Sud, où elle fait
entendre ce besoin d’un Dieu que la fin des idéologies a rendu plus aigu
et que les religions officielles ne satisfont plus.
Klodi Cancelier, Danse rituelle (Guadeloupe)
R
CON
Désirada / Maryse Condé R. Laffont, 1997
Trois femmes séparées bien qu’unies par le sang. Une saga familiale
pleine de lumière et d’ombre, à travers laquelle c’est toute l’histoire des
Antilles modernes qui se déploie, dans une langue qui associe brutalité
et concision.
R
CON
La Vie scélérate / Maryse Condé Seghers, 1997
(Chemins
d’identité)
Dans ce roman, Maryse Condé nous conduit des rives de la Guadeloupe
à la boue de Panama, du Chinatown de San Francisco aux maisons
hautes et basses de La Pointe, racontant avec tendresse et humour
l’ascension sociale de toute une famille.
22
R
CON
Le Coeur à rire et à pleurer : contes vrais de mon
enfance / Maryse Condé
R. Laffont, 1998
Premier récit autobiographique de Maryse Condé, où elle met en scène
sa jeunesse dans la Guadeloupe des années 50, ses relations houleuses
avec sa mère, sa confrontation à la mort, au racisme, ses désillusions
amoureuses, ses rêves de liberté et d’autonomie. Ces souvenirs sont
l’occasion d’aller aux sources de son inspiration romanesque.
R
CON
Célanire cou-coupé / Maryse Condé R. Laffont, 2000
Guadeloupe, début du XXe siècle. Célanire Pinceau, dite Célanire coucoupé,
a été retrouvée, bébé, la gorge tranchée, sur un tas d’ordures.
Elle a survécu à ses blessures. Mais quelle vie peut-on mener en
portant à son cou une cicatrice aussi horrible ? La Blessure abominable
devient le symbole du crime commis contre les populations indigènes.
R
CON
La Belle Créole / Maryse Condé Mercure de
France, 2001
En 1999, Dieudonné sort de prison après son acquittement pour le
meurtre de Loraine, sa riche maîtresse Békée. Mais la ville de Port-
Mahault connaît des conflits sociaux, des affrontements syndicaux et
politiques, une haine raciale et une économie sinistrée. Aussi, sa
famille l’ayant rejeté, il se réfugie sur la Belle Créole, le bateau qui est
son seul repère. Une histoire d’amour passionnel.
Angela Davies, Les Jardins de Balata (Guadeloupe)
23
R
JUL
Mélody des faubourgs / Lucie Julia L’Harmattan,
1989
L’évolution d’une jeune Guadeloupéenne, Mélody, qui quitte la canne à
sucre où elle est née pour aller travailler à Pointe-à-Pitre. L’auteur,
militante féministe, est née en Guadeloupe.
Gisèle Pineau est née à Paris en 1956. En 1975, elle vient d’obtenir son Bac, et suit
pendant deux ans des études de Lettres Modernes qu’elle abandonne faute d’argent. Elle
devient infirmière en psychiatrie en 1979, se marie et repart pour la Guadeloupe où elle
exercera pendant vingt ans sa profession au Centre Hospitalier Psychiatrique de Sainte-
Claude. Depuis sa réinstallation à Paris en automne 2000, elle mène toujours, parallèlement
à sa carrière d’écrivain, cette autre profession qui, dit-elle, équilibre sa vie.
R
PIN
L’Exil selon Julia / Gisèle Pineau LGF, 2000 (Le
Livre de Poche ;
14799)
Difficile de vivre dans cette Ile-de-France inhospitalière, au coeur des
années 60, lorsqu’on est une petite guadeloupéenne exposée à la
compassion ou à la dérision des « Blanche-Neige », « Charbon et Cie »
ou autres appellations pas vraiment drôles… Gisèle a une alliée : Julia,
dite Man Ya, la grand-mère, venue en France pour fuir les brutalités de
son mari. Pour l’enfant, Man Ya sera le refuge d’amour et de sagesse ;
elle lui donnera la plus belle patrie qui soit, celle de ses mots et de sa
mémoire chantante.
24
R
PIN
Fleur de barbarie / Gisèle Pineau. Mercure de
France, 2005
En 1984, Josette a neuf ans lorsqu’elle débarque en Guadeloupe. Elle
découvre Théodora, sa grand-mère, et sa case peuplée de fantômes et
d’esprits retors. Au pays natal, à la fois brutal et enchanteur, les fleurs
qui s’épanouissent exhalent les secrets d’un passé fané et tourmenté. A
la recherche de ses racines, ballottée et écartelée entre les mondes
barbares, Josette va sur les traces de sa mère et prend parfois des airs
de Joséphine Baker.
R
SCH
Ti Jean l’horizon / Simone Schwarz-Bart Seuil, 1979
Tout à la fois conte d’amour, histoire de sorcellerie, ouvrage de sciencefiction,
mais aussi une quête d’identité, un voyage au bout de la nuit
antillaise.
R
SCH
Pluie et vent sur Télumée Miracle / Simone
Schwarz-Bart
Seuil, 1980
Télumée, paysanne de la Guadeloupe, a vécu sans doute du début du
siècle à ces dernières années, élevée par sa grand-mère, « haute
négresse » justement nommée Reine Sans Nom. Télumée a souffert
dans sa condition de femme, de Noire et d’exploitée. Pourtant sa
volonté de bonheur, de « récolter par pleins paniers cette douceur qui
tombe du ciel », est la plus forte, soit en compagnie d’Elie, soit au côté
d’Amboise, le révolté.
25
A propos des Antilles
306.362
PIN
Femmes des Antilles : traces et voix : cent
cinquante ans après l'abolition de l'esclavage /
Gisèle Pineau, Marie Abraham ; photographies
de Thomas Dorn
Stock, 1998
A l'occasion du 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, l'auteur
retrace les étapes de l'esclavage en douze séquences (rapt, vente,
transport...). Gisèle Pineau se coule ensuite dans la peau d'une femme
qui vit tous ces moments. Enfin, elle propose des témoignages actuels
de femmes qui inscrivent en contrepoint les échos modernes de ce
chemin de croix.
Angela Davies, Café moulu
917.297
6 CON
Guadeloupe / Maryse Condé X. Richer, 1988
La Guadeloupe fût longtemps comparée à un éden par les navigateurs,
mais la romancière Maryse Condé balaie ces idées reçues. Elle préfère
montrer son île – dont elle est originaire – de l’intérieur : en ouvrant la
porte des maisons et des cases pour y écouter de vieux cantiques, des
légendes et des histoires de quimboiseurs…
26
972.9
REN
1900 en Guadeloupe : bons baisers de la
colonie / Jean-Michel Renault
Les Créations du
Pélican, 2001
En cherchant dans les collections les plus secrètes, vieux papiers et
albums de famille, l'auteur a rassemblé ici une somme de documents
photographiques, témoignages irréfutables sur les années 1900 en
Guadeloupe et dans les dépendances. Des pionniers de la plaque
sensible, nommés Phos ou Caillé, venaient alors de lancer sous les
tropiques l'industrie de la carte postale.
Samyel : les princes d’Allada, 1999 (Guadeloupe)
Haïti
R
ALE
Compère Général Soleil / Jacques-Stephen
Alexis
Gallimard, 1982
Ce premier roman est le récit d’un voyage effectué par un ouvrier non
qualifié, Hilarion, et son épouse, des taudis de Port-au-Prince aux
champs de canne à sucre de la République dominicaine.
27
R
CHA
Noir des îles / Anonyme ; Jean-Claude Charles Gallimard, 1995
(Noire)
Recueil de nouvelles. Avec son vocabulaire particulier, son accent qui
fait chanter les mots et ses histoires qui nous baladent aux confins d’un
carrefour culturel où se mêlent les influences amérindiennes, celles des
colons européens, des esclaves africains et des ouvriers indiens, la
littérature antillaise n’en finit plus de nous surprendre par sa diversité
et sa fidélité à la tradition orale.
R
DAN
Krik ? Krak ! / Edwige Danticat Pygmalion/G.
Watelet, 1996
L’affreux Kric, l’épouvantable Krac, l’abominable Kroc hantent la forêt
que la petite fille traverse tous les jours.
Toile de Cami Rocher, peintre naïf haïtien, représentant une scène du Vaudou, religion où se mêlent la magie et le sacré.
R
DEP
Hadriana dans tous mes rêves / René Depestre Gallimard, 1967
Jacmel (Haïti) en 1938, à l’époque des réjouissances du Carnaval.
Patrick Altamont, le jeune narrateur, nous conte deux événements qui
se produisent simultanément : d’abord la fin de sa marraine, puis les
noces de l’éblouissante Hadriana Siloé. Prix Renaudot 1988.
28
R
DEP
Alléluia pour une femme-jardin / René Depestre Gallimard, 1981
On découvre dans ces dix nouvelles la tante Zaza, à la beauté
légendaire qui emmène son jeune neveu en vacances à la campagne. Il
a seize ans et, ingénument, elle lui fait partager son lit. L’inévitable se
produit. Un autre adolescent, pendant un autre été, entre en rivalité
amoureuse avec un religieux irlandais, à cause d’une servante
appétissante. Un juge concupiscent, qui épie une belle fille au bain, en
perdra son poste. Un vieux Noir à l’agonie est sauvé par une jeunesse,
mais se retrouve métamorphosé en Blanc…Tels sont quelques-uns des
thèmes qui permettent à René Depestre de nous offrir sa magie de
conteur, son intelligence de l’amour et des femmes.
R
MET
Jacmel au crépuscule / Jean Metellus Gallimard, 1981
Se présente sous la forme de chronique ou de conversations entre des
personnages issus de tous les milieux sociaux culturel de Jacmel, ville
natale de l’auteur. L’action se situe en 1956 et les conversations entre
les personnages évoquent la situation politique avec la fin du
gouvernement Magloire, économique, sociale, spirituelle du pays et de
la ville.
R
MET
La Famille Vortex / Jean Metellus Gallimard, 1982
Montre comment Edgar le militaire, Louis le professeur, Sylvain
président éphémère d’Haïti et enfin Joseph devenu évêque, sont
contraints de partir à New York ou à Paris, sous la pression implacable
des événements…
R
TRO
Rosalie l’infâme / Evelyne Trouillot Dapper, 2003
Met en scène une famille d’esclaves dans les plantations de Saint-
Domingue, en 1750. Les propriétaires des plantations se sentent
menacés suite aux nombreux cas d’empoisonnement, surtout par
Macandal, le meneur des marrons, esclaves en fuite. Lisette, née en
esclavage, découvre par les récits de sa grand-mère, la liberté perdue.
29
R
TRO
Bicentenaire / Lyonel Trouillot Actes Sud, 2004
(Domaine
français)
Port-au-Prince, début 2004, Lucien, un jeune homme se rend en ville où
a lieu une manifestation qui précèdera la chute du président Aristide.
Ce récit retrace cette journée, depuis sa descente vers la ville jusqu'à
l'ultime charge de la police lors de laquelle la mort va le surprendre. En
chemin, il repense à sa vie et à ceux qu'il aime (sa famille, sa femme,
ses camarades étudiants).
Franck Galluzzo, Cheval du Pharaon
30
Martinique
« La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de
notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture ».
Aimé Césaire.
A la fois écrivain et homme politique français, Aimé Césaire est né à Basse-Pointe en
Martinique en 1913. La poésie et le théâtre sont pour lui deux moyens de retourner au
source de la négritude. Il adopte des procédés surréalistes à des fins de révolte, en essayant
de se libérer des formes traditionnelles de la culture occidentale. Maire de Fort-de-France
depuis 1945, député de la Martinique depuis 1946, il préside le parti progressiste
martiniquais de tendance autonomiste.
840.8
CES
Aimé Césaire : anthologie / Aimé Césaire Sépia, 1995 (Pour
aujourd’hui et
pour demain)
De tous les écrivains antillais, Césaire est, en Afrique noire, le plus
connu et surtout le plus aimé, celui dont le génie a marqué le plus
profondément. Les textes rassemblés par Guy Ossito Midiohouan,
professeur en littérature à Cotonou (Bénin) constituent la quintessence
de l’oeuvre de l’écrivain martiniquais.
31
841
CES
Aimé Césaire / Collectif Europe, 1998
(Revue littéraire)
L’itinéraire de cet écrivain de la négritude dont toute l’oeuvre flamboie
sous le signe d’une conquête de la dignité, avec des oeuvres maîtresses
telles que « Cahier d’un retour au pays natal » ou « Martinique
charmeuse de serpent ». Elu maire de Fort-de-France en 1945, il
assumera sans discontinuer un rôle politique tout en élaborant une
oeuvre poétique et théâtrale.
841
CES
Moi, laminaire… / Aimé Césaire Seuil, 1982
Le poète antillais chante une nouvelle fois la présence de sa terre dans
le concert du monde.
842
CES
Une tempête / Aimé Césaire Seuil, 1969
(Points ; 24)
Une version « africaine » de la pièce de Shakespeare, avec un maître
blanc et un esclave noir. Avec Ariel l’enchanteur, un esclave mulâtre.
Klodi Cancelier, Présence caraïbe
32
842
CES
La Tragédie du roi Christophe / Aimé Césaire Société Nouvelle
Présence
Africaine, 1970
Constitue la pièce maîtresse de ces « tragédies de la décolonisation »
écrites par Aimé Césaire pour témoigner – remarquablement – d’un
acte politique majeur de notre temps. C’est une oeuvre lyrique et
nécessaire. Affirmant que la politique est la force moderne du destin et
l’histoire la politique vécue, Aimé Césaire donne à voir l’invention du
futur, d’un futur enraciné. L’aventure haïtienne de Christophe évoque
le destin collectif du peuple africain d’aujourd’hui. A la phase de la
révolte aiguë a succédé celle de la reconnaissance, de la constitution
d’un patrimoine authentique et librement assumé.
842
CES
Une saison au Congo / Aimé Césaire Seuil, 1974
(Points ; 59)
Aimé Césaire qui a élaboré et défini le concept de négritude, donne ici
une des pièces de théâtre les plus représentatives du combat politique
qu’il a mené parmi les intellectuels noirs d’Afrique et des Caraïbes.
972.9
CES
Toussaint Louverture : la révolution française et le
problème colonial / Aimé Césaire
Société Nouvelle
Présence
Africaine, 1981
Retrace l’émergence du problème colonial (problème économique, social
et racial) à l’aube de la Révolution française avec la révolution de Saint-
Dominique. Montre comment la remise en question de la société
coloniale par le pouvoir bourgeois issu de la révolution vit l’émergence
du héros libérateur haïtien, Toussaint Louverture combattant de
l’indépendance et organisateur de la nation.
33
Patrick Chamoiseau est né à Fort-de-France en 1953. Après des études en métropole, inspiré
par les travaux d’Edouard Glissant, il rentre en Martinique et s’intéresse de près à la
culture créole. Il obtient la consécration en 1992 en gagnant le prix Goncourt pour son
roman « Texaco », présentant la vie de martiniquais sur 3 générations. Son oeuvre dépeint
les traits de la culture populaire martiniquaise, celles des petites gens et de leurs combats.
Ami d’Edouard Glissant, il cherche à développer avec celui-ci le concept de la mondialité.
R
CHA
Chronique des sept misères / Patrick
Chamoiseau
Gallimard, 1986
Les trois marchés de Fort-de-France sont, pour les djobeurs, les champs
de l’existence, une manière de destin à l’intérieur de laquelle ils battent
leur misère.
917.298
2 CHA
Martinique / Patrick Chamoiseau X. Richer, 1988
Romancier originaire des Antilles, l’auteur nous convie à visiter sa
Martinique, débarrassée des clichés exotiques.
R
CHA
Solibo magnifique / Patrick Chamoiseau Gallimard, 1988
Fort-de-France, pendant le carnaval. Devant son public, médusé, le
conteur Solibo Magnifique meurt, foudroyé par une égorgette de la
parole. Autostrangulation ? Ou meurtre ? Toute l’assistance est
soupçonnée.
34
R
CHA
Texaco / Patrick Chamoiseau Gallimard, 1992
Dans ce grand livre de l’espérance et de l’amertume du peuple antillais,
Patrick Chamoiseau, né à Fort-de-France, dépeint les scènes de la vie
quotidienne, les moments historiques, les fables créoles, les rêves et les
récits satiriques, depuis l’horreur des chaînes jusqu’au mensonge de la
politique de développement moderne. Prix Goncourt 1992.
R
CHA
L’Esclave vieil homme et le molosse / Patrick
Chamoiseau
Gallimard, 1997
L’hymne des douleurs et des héroïsmes qui manquait aux genèses des
peuples caribéens dans la matrice de l’esclavage.
390.4
CHA
Tracées de mélancolie / Patrick Chamoiseau F. Hazan, 2001
Des photographies de la Martinique, ses traditions, ses petits métiers.
Un fil rouge : la mélancolie. Patrick Chamoiseau écrit : « La mélancolie
n’est pas tristesse car la mélancolie est instruite de beauté. Et la trace
est belle à force de mélancolie ou mélancolique à force de beauté. La
marque devient trace parce qu’elle est belle ».
Pascal Lane, Vieille à la pipe
35
Né en 1951, Raphaël Confiant est détenteur d’un diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques,
d’une maîtrise d’Anglais et d’un doctorat en Langues et Cultures Régionales. Ecrivain
reconnu tant en créole qu’en français, il est actuellement maître de conférence à
l’Université des Antilles et de la Guyane et professeur honoris causa de l’Université
Autonome de Santo-Domingo. Défendre le créole est devenu pour lui une mission. Les
romans comme les essais sont toujours l’occasion de livrer combat contre les impérialismes
culturels et pour la reconnaissance de l’identité antillaise. La fougue est toujours au
rendez-vous.
R
CON
Eau de café / Raphaël Confiant Grasset, 1991
Dans un village martiniquais, les habitants se retrouvent dans la
boutique d’Eau de Café. Au sein de ce microcosme se révèle la réalité
complexe des religions coexistantes : catholicisme, hindouisme et
sorcellerie africaine. Prix Novembre 1991.
R
CON
Bassin des ouragans / Raphaël Confiant Mille et une nuits,
1994 (La petite
collection ; 40)
Raphaël Confiant, l’un des auteurs les plus imaginatifs des Caraïbes,
nous entraîne dans le tourbillon de la littérature, celle qui permet
toutes les audaces, toutes les rêveries et tous les mensonges. Son
personnage, Abel, veut créer une Association internationale pour
l’euthanasie intellectuelle qui traquerait les penseurs de pacotille
producteurs d’idées inutiles et de concepts oiseux. Décapant.
36
R
CON
Le Gouverneur des dés / Raphaël Confiant Stock, 1995
(Nouveau
cabinet
cosmopolite)
Rosalien Saint-Victor, le héros de ce roman qui se déroule dans la
Martinique rurale des années cinquante, est à la fois un joueur de dés
quasi professionnel et un habitué des gallodromes. Initié au quimbois
(la magie antillaise), il est ce qu’on appelle dans la parlure des îles un
« major », c’est-à-dire un fier-à-bras respecté par toutes les composantes
de cette société insulaire multi ethnique. Rien d’étonnant à ce qu’il ait
quatre femmes – une légitime et trois concubines en différents endroits
du pays – et une nuée d’enfants. Tout l’univers coloré, exubérant mais
aussi tragique de Raphaël Confiant.
R
CON
Mamzelle Libellule / Raphaël Confiant Serpent à
plumes, 1995
Les heurs et malheurs d’Adelise, fragile libellule des campagnes
martiniquaises venue se briser les ailes sur les trottoirs de la Fort-de-
France, pendant que les émeutes de 1959 embrasent la ville.
R
CON
La Vierge du Grand Retour / Raphaël Confiant Grasset, 1996
En janvier 1948, un événement extraordinaire déchaîne les passions à
la Martinique : l’arrivée d’une vierge rédemptrice, qui surgit après
avoir traversé l’Atlantique sur une simple barque. Cette Madone du
Grand Retour, du nom officiel que lui donne l’évêché, vient sauver le
peuple martiniquais. Pendant trois mois, sa statue sera promenée de
paroisse en paroisse, suscitant des miracles, déclenchant des
conversions… Choc des religions, choc des cultures et des langues : ce
roman quasi épique est servi par un style magnifique autant que
truculent et une langue qui « réinvente » le français.
37
R
CON
La Baignoire de Joséphine / Raphaël Confiant Mille et une nuits,
1996 (La petite
collection ; 133)
« Autour du rire créole, il y a toujours de la nuit, de la mort, de
l’angoisse. Confiant connaît cette blessure. Son héros, Abel, que nous
suivons depuis Bassin des ouragans, erre dans la sinistre réalité d’un
de ces pays qu’on appelle "DOM-TOM" : la Martinique. […] Le héros de
Confiant voit ses heures rythmées par les bulletins météo qui parlent
de neige, d’automne et d’embouteillages sur des périphériques, alors
qu’il se trouve en zone tropicale, sur une île créole américaine. C’est un
personnage kafkaïen, fou à force de lucidité. » Patrick Chamoiseau
R
CON
Chimères d’En-Ville / Raphaël Confiant Ramsay, 1997
A l’âge de vingt-six ans, venant de sa campagne du nord de la
Martinique, Homère arrive dans l’En-Ville pour tenter de « faire
quelque chose de sa vie ». Là, au Morne-Pichevin, quartier de djobeurs
et de malfrats qui domine le port de Fort-de-France et où il décide de
prendre domicile, il rencontre la belle Adelise, négresse par tous
convoitée qui, pour se guérir des chimères de l’En-Ville, écrit en créole
son « lexique intime ». Mais, en proie lui aussi à ses propres tourments,
des souvenirs le harcèlent : ceux de sa mère, vaillante travailleuse de la
terre, de son frère Servius-Congo, maître-conteur et amateur de joutes
gallodromiques, de Ginotte, de Mérilise…Et il aura beau se gourmer de
toutes ses forces dans les entrailles de l’En Ville, Homère ne pourra
échapper à son destin.
R
CON
L’Archet du colonel / Raphaël Confiant Mercure de
France, 1998
(Bleue)
En 1935, Amédée Mauville vient de terminer de brillantes études à
Paris et rentre à Fort-de-France au moment où la Martinique s’apprête
à célébrer le tricentenaire du rattachement des Antilles à la France.
Amédée, qui voit le souvenir de l’oppression de son peuple caché
derrière les réjouissances, veut prendre la plume pour rétablir la
véritable histoire de l’île.
38
R
CON
La Dernière java de Mama Josépha / Raphaël
Confiant
Mille et une nuits,
1999 (La petite
collection ; 232)
Qui a tué Mama Josépha ? Les suspects ne manquent pas dans ce
Belleville bigarré où la victime ne comptait que des amis, de
Mohammed Assedic à Jean-Paul le Gaulois, de Sissoko le Malien à Ti
Mano, « l’Antillais bavardeur, flagorneur, menteur, proxo sur les bords,
catho au milieu, DJ des boîtes techno-branchées, tagueur
impénitent… » Dans ce polar débridé, l’inspecteur Dorval mène
l’enquête à coups d’interrogatoires serrés, où il est loin de faire jouer la
« solidarité blackos ».
R
CON
Brin d’amour / Raphaël Confiant Mercure de
France, 2001
A la fin des années 50, en Martinique, la petit peuple de Grand-Anse,
un gros village situé face à l’océan démonté, découvre que la jeune
Lysiane, une belle négresse bleue, est devenue écrivaine. Alors elle va
détrôner sa rivale, la mulâtresse Amélie qui, jusqu’à présent, avait,
seule, le titre de princesse de Grand-Anse. Du coup, nombreux sont les
enjôleurs qui vont lui conter fleurette devant ses fenêtres. Mais Lysiane
se retranche derrière son amour immodéré de l’écriture et la folie de ses
rêves et nul ne saura pourquoi deux de ses prétendants sont retrouvés
morts, tués sauvagement.
R
CON
Nuée ardente / Raphaël Confiant Mercure de
France, 2002
Le 8 mai 1902, une gigantesque éruption volcanique de type inconnu
jusque-là, détruisait Saint-Pierre en Martinique. Trente mille
personnes perdirent instantanément la vie, sauf un condamné à mort,
Syparis, emprisonné dans un cul-de-basse-fosse. Un épisode de
l’histoire martiniquaise ressuscité au travers d’une fresque brûlante
avec des personnages remarquables.
39
Poète, romancier, essayiste, Edouard Glissant, né en 1928 à Sainte Marie en Martinique,
est un auteur considérable.
R
GLI
Malemort / Edouard Glissant Seuil, 1975
Dlan, Médellus, Silacier : un peuple en trois personnes, le « petit
peuple » antillais de qui la « gentillesse », la malice et la philosophie
désabusée pourraient prêter ailleurs à d’aimables tableaux folkloriques.
Or, la trame de l’histoire n’est rien de moins que la difficile recherche
d’une vérité : à propos d’un tueur à gages (antillais) et pour venger
peut-être sa victime (antillaise).
R
GLI
Le Quatrième siècle / Edouard Glissant Gallimard, 1990
(L’imaginaire)
Une évocation romanesque de l’histoire des Noirs de la Martinique au
cours des quatre derniers siècles.
R
GLI
La Lézarde / Edouard Glissant Gallimard, 1997
Dans une île tropicale, de jeunes révolutionnaires décident de tuer
l’homme chargé de réprimer les soulèvements populaires. Leur premier
acte de liberté est un meurtre. La Lézarde, rivière qui unit les
montagnes secrètes à l’océan, accompagne, dans sa traversée, les étapes
dramatiques que vivent Mathieu, Thaël et leurs amis, leur montrant le
chemin du monde. Prix Renaudot 1958.
40
R
ZOB
Et si la mer n’était pas bleue… / Joseph Zobel Editions
Caribéennes,
1982
A travers ce recueil de nouvelles, Joseph Zobel, grâce à son talent de
conteur, fait revivre les Antilles d’antan.
R
ZOB
La Rue Cases-Nègres / Joseph Zobel Société Nouvelle
Présence
Africaine, 1983
José, l’enfant, M’man Tine, la grand-mère, travailleuse de plantation,
M’man Délia, la mère, domestique chez les blancs, dominent ce récit
d’une enfance tout ému de la mémoire du coeur et des sens de son
auteur ; ce sont autant de figures exemplaires de la condition et de la
sensibilité du peuple noir des Antilles.
L’esclavage
41
DOCUMENTAIRES
398.9
MIL
1000 proverbes créoles Editions
Caribéennes,
1987
A travers les « tipawol », le créole resplendit de mille feux, de mille
facettes, où l’humour, voire la causticité ne sont pas absents. De plus,
ces proverbes, dont on sait qu’ils sont la sagesse des peuples, se
révèlent être aussi les dépositaires de la mémoire collective. « Nou ni an
tipawol ka di »… et alors quel déferlement de poésie, de couleurs et
d’imagination !
841
GLI
Sel noir. Le Sang rivé. Boises / Edouard Glissant Gallimard, 1983
(Poésie)
Recueil de poésies
841
GLI
Edouard Glissant / Daniel Radford Seghers, 1982
(Poètes
d’aujourd’hui)
« Un personnage : une moustache, un plein dans un délié de traits, des
yeux mis-clos, comme amortis par une opaque lueur, un corps qui se
lève longuement, rassurant, comme en pays de connaissance »…Ainsi
commence la biographie de Daniel Radford.
42
Petit à petit, l’oiseau fait son nid
« Je crois aux petits pays. Et qu’importe si je ne veux y croire que parce que e ma terre est si
totalement rongée de mer et de finitude. J’imagine des Antilles : c’est qu’elles sont là, non
pas seulement démunies et isolées, mais déjà corps multiple et rayonnant, d’un exemple
vécu ».
Edouard Glissant
43
MAGHREB
Les Maghrébins ont un rapport ambivalent au français, à la fois langue du
colonisateur et de l’ouverture sur le monde.
« Le français, langue de conquête et d’émancipation, prônait d’un côté la justice
et l’égalité, et de l’autre, il réduisait ces populations à un code de l’indigénat qui
les enfermait dans une infériorité irrémédiable ».
Yacine Tassadit, anthropologue.
Algérie
Le Port d’Alger ; Albert Marquet (litho, 1932)
R
ABD
La Voyante du Hodna / Rabia Abdessemed L’Harmattan,
1993 (Ecritures
arabes ; 92)
Raconte avec humour et discrétion des histoires vraies qui témoignent
des espoirs et des épreuves d’une génération d’Algériens. Du
colonialisme aux horreurs de la guerre, des « pénuries » à l’intégrisme,
ces récits en disent plus long que beaucoup d’analyses.
44
R
ALL
Bal-el-Oued / Merzak Allouache Seuil, 1995
Après son film Bab el-Oued City, Merzak Allouache poursuit dans ce
roman l’exploration du quartier de son enfance. L’écriture donne à
l’artiste plus de liberté pour faire sentir, à travers les personnages et
les situations du quotidien, les contradictions qui déchirent l’Algérie.
R
AMA
La Loi des incroyants / Saïd Amadis Plon, 1995
Comment une famille de paysans algériens vit au jour le jour le drame
de la guerre d’indépendance qui va provoquer l’éclatement de la tribu.
Premier roman.
R
AMA
De bonnes nouvelles d’Algérie / Chawki Amari Baleine, 1998
(Canaillerevolver
; 127)
Douze nouvelles noires qui racontent l’Algérie d’aujourd’hui à travers
des séquences du quotidien. Souvent proche du conte, le récit est éclairé
par le symbolisme et la métaphore. Le portrait saisissant d’un pays que
ses habitants qualifient « d’immense hôpital psychiatrique à ciel
ouvert ».
R
ASS
Une Femme à Alger : chronique du désastre /
Fériel Assima
Arléa, 1995
Témoignage sans complaisance sur la vie quotidienne dans une Algérie
dévastée au plus profond d’elle-même, le livre de Fériel Assima n’est
pas un pamphlet politique, c’est une fresque de l’horreur. Les
personnages s’y débattent dans une violence sourde, un univers
dynamité où le rapport ambigu avec l’Occident – notamment la France
– tient le coeur du récit. Il s’agit bien, ici, de littérature : ce qui rend le
livre bouleversant, c’est la force avec laquelle il évoque ce que le
journalisme est impuissant à rendre, l’atmosphère de l’Algérie
d’aujourd’hui, la dévastation des âmes et l’acuité inouïe de la violence
quotidienne.
45
Femme algérienne assise ; Augustin Ferrando (pastel, 1920)
R
ASS
Rhoulem ou le sexe des anges / Fériel Assima Arléa, 1996
Un jeune éphèbe des environs d’Oran tombe sous la coupe d’un
« commandant », un potentat médiocre et prétentieux, personnage
ambigu qui le fait travailler comme « danseuse de cabaret » à Alger.
Une métaphore du désir refoulé de tout un peuple.
R
BAC
Le Chien d’Ulysse / Salim Bachi Gallimard, 2001
29 juin 1996, quatre ans après l’assassinat du président algérien
Mohamed Boudiaf, Hocine parcourt les rues de Cyrtha, une ville qui
emprunte ses traits à Constantine ou Alger, et, plus loin dans le temps,
à Cirta, l’antique, la numide. De cette errance naît un récit étrange,
halluciné, une odyssée ivre qui entremêle lyrisme et grotesque, ombre
et lumière. Premier roman.
46
R
BAC
L’Oued en crue / Bediya Bachir Editions du
Centenaire, 1979
Ahmed, fils aîné de la famille Zerrouk, tué en 1940 pour avoir tenté de
ramener un officier français blessé… Mohammed, le père, disparu au
cours des événements du Constantinois en 1945… Mouloud, second fils,
cireur des rues d’Alger, puis ouvrier émigré en France, mort sous la
torture pendant la guerre d’Algérie… Chacun de ces deuils déchire
l’existence de Houria, la mère, qui symbolise la souffrance, puis la
révolte de tout un peuple.
R
BEL
L’Asile de pierre / Rabah Belamri Gallimard, 1989
A travers l’étrange regard de Hamel, un jeune algérien né dans un
village de l’Atlas, nous suivons le récit extatique et syncopé d’une
destinée. Le roman de Rabah Belamri est fait d’enchantements,
d’antiques légendes, de beauté et d’amour immense. Les hommes y
apparaissent dans leur simplicité essentielle.
R
BEN
Ainsi naquit un homme / Myriam Ben La Maison des
Livres, 1982
Cet ouvrage est un recueil de nouvelles à la fois poétiques et réalistes :
"La vérité sous la plume de Myriam Ben éclate au fil des lignes en
crescendo"...en décrivant la torture et la répression, elle atteint aux
profondeurs abyssales du sentiment humain, qu'on rencontre rarement
en littérature. (Article d'Ahmed Ben Alam).
47
Maïssa Bey fait partie de ces voix d’Algérie que rien ne peut
bâillonner. Elle essaie de faire sauter les tabous de la société algérienne, de briser
les non-dits pour sortir de cette incommunicabilité qui accable le
pays…(Télérama)
Né au sud d’Alger, Maïssa Bey effectue des études de français avant de devenir
enseignante. Elle travaille à l’Education nationale dans l’ouest algérien et est l’auteur de
« Nouvelles d’Algérie », ouvrage salué par le grand prix de la Nouvelle de la Société des gens
de Lettres. Elle est également fondatrice et présidente d’une association de femmes
algériennes « paroles et écriture ».
R
BEY
Cette fille-là / Maïssa Bey Chardon Bleu,
2003
Récit de la quête identitaire de la jeune Malika dans l’Algérie
d’aujourd’hui. Née de parents inconnus, elle vit dans un asile avec des
vieillards, des handicapés mentaux et des exclus. En écoutant les
femmes qui l’entourent et qui se mettent à parler, elle découvre les nondits
sur la situation des femmes dans le pays. Prix Marguerite Audoux
2001.
R
BEY
Surtout ne te retourne pas / Maïssa Bey Editions de
l’Aube, 2005
Amina, une jeune fille jusqu’alors sans histoire, profondément ébranlée
par le tremblement de terre survenu dans son pays, décide
brusquement de rejoindre la cohorte des victimes du séisme. Elle se
défait alors de son identité, de ses racines, de sa vie même, et va
découvrir, au contact d’une humanité ravagée, au milieu du désordre,
de la misère, de la précarité – et de la violence aussi -, des aspects
encore inconnus d’elle-même… et de cette même humanité.
48
Né en 1941,Rachid Boudjedra, écrivain algérien d’expression française. Ses romans « La
Répudiation », « L’insolation » condamnent la société bourgeoise algérienne et
l’asservissement traditionnel de la femme. Il se pose également le problème des immigrés
algériens en France. Si la lecture de Rachid Boudjedra suscite des réactions diverses, elle
laisse rarement insensible… Ses autres romans mêlent psychanalyse et marxisme, histoire
et quotidienneté, enfance et femmes, engagement politique et liberté créatrice.
R
BOU
L’Escargot entêté / Rachid Boudjedra Denoël, 1977
Le héros, un célibataire de 50 ans, est le chef du bureau de
dératisation, doublé d’un écrivain honteux. Il est chargé de la lutte
contre les cinq millions de rats qui menacent la ville. A force de
s’intéresser aux rongeurs, ce bureaucrate maniaque et rigide finit par
en être fasciné et par haïr les hommes et les autres animaux,
particulièrement un escargot qui va faire intrusion dans sa vie, le
poursuivre, le guetter, l’inquiéter et le détourner de ses deux passions :
l’extermination des rats et l’écriture sur des petits bouts de papier.
R
BOU
Les 1001 années de la nostalgie / Rachid
Boudjedra
Denoël, 1979
Une équipe de cinéastes étrangers arrive à Manama, village aux
confins du désert, pour tourner une superproduction d’après les Milles
et Une Nuits. C’est à la fois l’éblouissement et la panique des villageois.
49
R
BOU
Le Vainqueur de coupe / Rachid Boudjedra Denoël, 1981
Dimanche 26 mai 1957. Stade de Colombes. Entre Toulouse et Angers
se joue la finale de la coupe de France de football. Mais la parenthèse
de l’enceinte sportive s’ouvre presque futile et les turbulences
passionnées du match distraient d’un autre enjeu dont elles se font
l’écho. Un spectateur a le regard oblique qui en surveille un autre à
seule fin de l’éliminer : au carnage de la guerre d’Algérie, répond le défi
de l’Organisation révolutionnaire.
R
BOU
Le Démantèlement / Rachid Boudjedra Denoël, 1982
(Arc-en-ciel)
Dans cette genèse de la révolution algérienne, Selma, une jeune fille de
25 ans, est née l’année des séismes. C’est-à-dire en 1954 qui a vu le
tremblement de terre d’Orléansville et le déclenchement de
l’insurrection nationale. Elle passe l’histoire au crible de la lucidité et la
débroussaille à travers le geste d’un paysan pauvre qui a survécu aux
tempêtes, aux massacres et aux luttes intestines de la guerre.
R
BOU
Topographie idéale pour une agression
caractérisée / Rachid Boudjedra
Gallimard, 1986
(Folio ; 1766)
Voici l’odyssée pathétique d’un émigré qui se retrouve « piégé » dans les
boyaux dédaléens du métro. Cette descente aux enfers prend ici un
relief saisissant grâce à un style superbe et à une technique
romanesque parfaitement appropriés aux lieux où se déroule – à huis
clos – la mise à mort de « l’étranger ».
R
BOU
La Répudiation / Rachid Boudjedra Gallimard, 1989
(Folio)
Un jeune algérien raconte à son amante étrangère les péripéties
hallucinées de son histoire marquée par la répudiation de sa mère. Ce
roman met à nu la société traditionnelle où la sexualité débridée, la
superstition et l’hypocrisie forment la trame romanesque – transcendée
par une écriture flamboyante – d’une enfance saccagée.
50
Abdelhalim Hemche, Scène de marché en Algérie
R
BOU
Timimoun / Rachid Boudjedra Denoël, 1994
Un ancien pilote de chasse, renvoyé de l’armée, achète un vieux bus, le
rafistole et lui donne pour nom Extravagance. Il sillonne le Sahara
algérien qu’il connaît grain par grain et fait découvrir à ses clients un
désert peu fréquenté et peu connu. Une de ses haltes préférées, c’est
Timimoun, une superbe oasis que domine une casbah berbère.
R
BOU
La Vie à l’endroit / Rachid Boudjedra Grasset, 1997
Alger, le 26 mai 1995. Le C.R. Belcourt, le club de foot algérois, vient de
remporter la Coupe d'Algérie. Dans la foule qui brave le couvre-feu, un
nain fantasque, Yamaha, mène le cortège des supporters. Depuis son
balcon, Rac, intellectuel engagé condamné à se cacher, suit le spectacle.
R
BOU
Fascination / Rachid Boudjedra Grasset, 2000
Lol et Lam sont deux enfants adoptés par une grande famille
algérienne, dans les années 50. Ils s'aiment, mais la guerre de
libération les sépare. Lam part à l'aventure, de Constantine à Tunis,
Moscou, Pékin, Hanoï, Barcelone, Paris.... Ce roman de l’errance et de
l’inassouvissement s’adosse à l’Histoire pour tenter de donner un sens
au monde.
51
R
BOU
Les Funérailles / Rachid Boudjedra Grasset, 2003
Ce roman sur la lutte anti-terroriste en Algérie vécue par une femme et
sur le fanatisme religieux met en scène Sarah qui, en 1995, vient
d'entrer dans la brigade anti-terroriste d'Alger. Elle y fait la
connaissance de Salim, de la brigade scientifique. Ils vont s'aimer tout
en luttant au quotidien contre la violence barbare des terroristes.
Medhi Charef est né en Algérie en 1952. Au début des années cinquante, son père part
travailler en France comme terrassier, puis fait venir sa famille. Il grandit dans les cités de
transit et les bidonvilles. Dés sa jeunesse, il travaille en usine. Son premier roman, paru en
1983) « Le thé au harem d’Archi Ahmed » a été porté à l’écran.
R
CHA
A bras-le-coeur / Mehdi Charef Mercure de
France, 2006
(Littérature
générale)
En Algérie, quelques temps avant l'Indépendance, le narrateur est un
petit garçon de 7 ans et se fait maltraiter par des camarades car il vient
de la campagne. Son père est parti travailler en France et ne verra pas
son pays accéder à l'indépendance. Il vit dans un bidonville et trime
comme un forcené. Plus tard, la famille le rejoint en France et la vie ne
vas pas s'avérer plus simple.
52
R
CHA
La Maison d'Alexina / Mehdi Charef. Gallimard, 2000
(Folio ; 3402)
Dans les années 60, cinq jeunes adolescents, en marge du système
scolaire à cause de leur histoire familiale, sont mis en classe de
rattrapage chez monsieur Raffin, instituteur déchu de l'Education
nationale. A sa mort, c'est Alexina, une institutrice psychothérapeute
qui les prend en charge. Abou, Monique, Jean, Pierre et Ariel portent
chacun un fardeau de souffrance transmis par des adultes.
R
CHA
Le Thé au harem d’Archi Ahmed / Mehdi Charef Mercure de
France, 1983
Une cité HLM. Sur les murs : graffiti, slogans, appels de détresse,
dessins obscènes. Madjid vit là. Il est fils d'immigrés, paumé entre deux
cultures, deux langues, deux couleurs de peau, et s'invente ses propres
racines, ses attaches.
R
CHA
Le Harki de Mériem / Mehdi Charef Mercure de
France, 1989
Un roman émouvant sur un thème aussi sensible qu'une plaie qui ne
parvient pas à cicatriser. La vie de Azzedine, un jeune Arabe qui, en
1959, s'engage dans l'armée française.
R
CHA
L’Étoile d’Alger / Aziz Chouaki Balland, 2002
Au début des années 90, Moussa rêve de devenir le Michael Jackson
d’Alger. Avec talent et énergie pour tout bagage, il promène son fol
espoir entre les boîtes douteuses et les producteurs véreux. Cependant
un drame de fond se joue. Le Nord et le Sud se déchirent. Le monde
global des clips, des pubs et du scotch se heurte à l’Absolu hirsute d’un
islam confisqué par de nouveaux fauves.
53
Grand écrivain algérien, Mohammed Dib, né à Tlemcen en 1920 est un des plus grands
écrivains algériens contemporains. Son inspiration, dense et sereine, s’exprime dans tous
les genres : nouvelles, romans, poésie ou théâtre. Il a reçu de nombreux Prix, notamment le
Prix Fénéon en 1952, le prix de l’Union des Ecrivains Algériens en 1966, le prix de
l’Association des Ecrivains de langue française en 1978, le Grand Prix de la Francophonie
de l’Académie française en 1994 attribué pour la première fois à un écrivain maghrébin.Il a
obtenu en 1998 le Prix Mallarmé pour son recueil de poèmes « L’enfant jazz ». En 2003 de
nombreuses rumeurs faisaient état de la possibilité de l’attribution à Mohammed Dib du
Prix Nobel de littérature.
R
DIB
Un été africain / Mohammed Dib Seuil, 1959
Un été, pendant la guerre d'Algérie. Il en va de la guerre comme de la
peste : ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ! La guerre
a des répercussions sur l'ensemble des algériens : combattant
clandestin, témoin, victime, Djamal le rêveur et Zakya la jeune
bachelière qui refuse les convenances d'une famille traditionaliste.
R
DIB
Dieu en barbarie / Mohammed Dib Seuil, 1970
Roman de la naissance d'une nation. Au lendemain de l'indépendance,
l'Algérie s'interroge. Quelques hommes affrontent ici le nouvel état des
choses. L'impact de la civilisation occidentale sur tous constitue un de
leurs grands sujets de préoccupation, de même que la recherche d'une
voie originale.
54
R
DIB
Le Maître de chasse / Mohammed Dib Seuil, 1973
L'Algérie, trois ans après l'accession du pays à l'indépendance. Jean-
Marie, jeune coopérant français, part vers les Hauts Plateaux,
accompagnant la secte des mendiants de Dieu. Sur place, il mettra à
profit ses talents de sourcier. Mais les hommes du village accueillent
les nouveaux venus avec une certaine réserve...
R
DIB
Habel / Mohammed Dib Seuil, 1977
Habel est émigré mais il n’arrive en Europe ni pour en gratter la merde
ni pour y faire naufrage et encore moins pour exciter la pitié. Il entre
dans ce monde nouveau (pour lui) afin d’en faire l’objet d’un regard et
d’un partage souverains.
Baya
R
DIB
Au café / Mohammed Dib Sindbad, 1984
(La bibliothèque
arabe)
Gens d'Algérie ou d'ailleurs, des nouvelles, sous forme de portraits
chargés d'humanité.
55
R
DIB
Les Terrasses d’Orsol / Mohammed Dib Sindbad, 1985
(La bibliothèque
arabe)
Eid, le héros, a tout oublié. Son nom, la mission que son gouvernement
lui avait confiée, la femme extraordinaire qu'il a rencontrée... Oublié
jusqu'à l'exil où désormais il vit sans mémoire.
R
DIB
L’Infante maure / Mohammed Dib A. Michel, 1994
Dans une aube éternelle d'été nordique, perchée sur l'un ou l'autre des
arbres de son jardin, la petite Lyyli Belle recrée le monde. Entre une
mère européenne et un père maghrébin, que peut être la réalité ?
R
DIB
La Nuit sauvage / Mohammed Dib A. Michel, 1995
Dans ces treize nouvelles, M. Dib renoue avec une Algérie de chair et de
sang et témoigne de ses tragédies et de ses conflits.
R
DIB
Si diable veut / Mohammed Dib A. Michel, 1997
Dans un village de l'Algérie profonde, deux vieux qui n'espèrent plus
rien voient arriver leur neveu adolescent qui a grandi en région
parisienne et choisit de revenir au pays sur injonction de sa mère
mourante.
56
« La manière qu’a Assia Djebar de mettre en scène la diversité sociale et
historique des femmes algériennes est unique et exemplaire. Son écriture d’une
extrême souplesse conjugue violence surréaliste et sensualité lyrique ».
Gayatri Spivak, Columbia University.
Assia Djebar, née en 1936 à Cherchell, en Algérie, entre à l’Académie française. C’est la
première fois qu’une personnalité maghrébine est élue parmi les 40 « Immortels » de
l’institution. Une place méritée pour cette intellectuelle des deux rives, pionnière de la cause
des femmes en Algérie.
R
DJE
Vaste est la prison / Assia Djebar A. Michel, 1995
Le champs clos de la passion, la plongée vertigineuse dans l'énigme de
la langue, la généalogie des femmes, de la famille, de la tribu, de
l'Algérie : de la mère qui se rend en France durant la guerre d'Algérie
pour visiter son fils dans les prisons, à la grand-mère qui part épouser à
14 ans un vieillard, de l'enfance de la narratrice à son adolescence
partagée entre deux cultures.
R
DJE
Loin de Médine : Filles d’Ismaël / Assia Djebar LGF, 1995 (Le
Livre de Poche ;
13672)
Des chroniques multiples et contrastées entrecroisent des destins de
femmes fascinantes ayant évolué dans l'entourage du fondateur de
l'Islam : bédouines reines de tribu ou prophétesses inspirées, mais
également chefs de guerre.
57
R
DJE
Oran, langue morte / Assia Djebar Actes Sud, 1997
(Un endroit où
aller)
Des récits hantés par des témoignages, assiégés par des souvenirs et
habités par la violence qui secoue l'Algérie. S'y entrelacent les thèmes
des origines, de la mémoire et de l'imagination berbère.
R
DJE
Femmes d’Alger dans leur appartement / Assia
Djebar
Albin Michel,
2002
Ce recueil contient des nouvelles déjà publiées en 1980 et une autre
inédite. Il rend hommage au combat des femmes algériennes et évoque
la condition féminine.
R
FAR
Yahia, pas de chance / Nabile Farès Seuil, 1970
Récit d’une « éducation sentimentale » en France, menée à la fois en
marge et dans la révolution algérienne. Tout le livre ressaisit l’angoisse
de la guerre, la perte des vies, et oncle Saddek, Yahia, Claudine, Jean-
Paul portent cette quête d’une réalité – dont le langage, parfois
incantatoire, s’efforce de découvrir et de rendre la trace présente.
R
GHA
Une femme pour mon fils / Ali Ghalem Syros, 1983
Ce roman est surtout la lente et douloureuse libération d'une femme
qui prend peu à peu conscience de ses possibilités, rassemble ses forces
et se révolte pour vivre autrement, hors des murs socio-culturels et
religieux qui l'enferment.
58
R
HAD
Le Quai aux fleurs ne répond plus / Malek
Haddad
UGE, 1978
(10/18 ; 769)
Le Quai aux Fleurs est un petit oasis où Khaled Ben Tobal, poète
algérien exilé, va retrouver son ami d’enfance Simon. Ce dernier est
devenu avocat, il s’est organisé une vie confortable qui, au moment où
l’Algérie est déchirée par la guerre, ressemble à un blasphème. La
femme de Simon s’éprend de Khaled, homme grave et pur que la vie n’a
pas flétri. Mais le poète la refuse ; il aime sa femme Ourida qui, croit-il,
a rejoint le maquis. Le Quai aux Fleurs ne répond plus. Khaled est seul
dans l’exil, seul avec son courage, sa lucidité, sa fidélité à sa femme et à
sa patrie. Mais il va apprendre que sa solitude est plus grande encore,
qu’Ourida l’a trahi et a trahi l’Algérie. C’est la descente aux enfers.
R
KAC
Le Jour dernier / Mohamed Kacimi Stock, 1996
Le personnage est peintre. Né en Algérie, il vit en France. Seul et
pauvre, il vient de vendre une toile représentant le sacrifice d'Abraham.
Un matin il reçoit une enveloppe contenant sa condamnation à mort :
"Vous ne ferez point d'image taillée...". Ses relations amoureuses avec
une femme relâchent son attention. Les assassins sont là... Une
parabole sur l'Algérie actuelle et l'islamisme.
R
KAR
Les Enfants de l’ogresse / Mohd Karou L’Harmattan,
1990 (Ecritures
arabes ; 57)
Un village berbère de Kabylie dominé par le mont Hizer. Ighil-G’Eghzer
est un hameau familial dans lequel évoluent différentes générations ;
elles se côtoyent, se succèdent et se blessent le plus souvent.
59
Frédéric Dufaux, Femmes algériennes dans un intérieur
R
LEM
La Chrysalide : chroniques algériennes / Aïcha
Lemsine
Des Femmes,
1981
A travers l'histoire d'une famille, cette saga révèle
la condition féminine algérienne.
R
MAM
La Colline oubliée / Mouloud Mammeri UGE, 1978
(10/18 ; 1250)
Premier volet d’une fresque qui se continuera par « Le Sommeil du
juste » et « L’Opium et le bâton », récite les jours d’un ordre ancien,
rude mais accordé. Les saisons du ciel pactisent avec les saisons de la
vie, les saisons du coeur, elles, tissent la trame des existences qui se
déroulent au rythme de la terre, tour à tour la proie de soleils
triomphants ou de neiges paradoxales. La colline oubliée c’est le chant
interrompu d’un monde tout à la fois enchanté et guetté par la mort.
60
R
MAM
Le Sommeil du juste / Mouloud Mammeri UGE, 1978
(10/18 ; 1251)
Récit du grand désarroi et de la grande colère de hommes, à l’époque
qui précède immédiatement la guerre de libération. Toutes les
machines qui vont provoquer l’explosion du 1er novembre 1954 sont déjà
montées.Il suffira d’un doigt pour donner la première chiquenaude. Ce
qui sera bientôt un drame collectif est déjà là, installé, inexorable
comme le destin dans une tragédie grecque.
R
MAM
L’Opium et le bâton / Mouloud Mammeri UGE, 1965
(10/18 ; 1252)
Ce roman nous fait vivre la guerre d’Algérie du côté FLN. Le drame
agit comme révélateur sur ces hommes et ces femmes. Acculés dans
leurs derniers retranchements, ils perdent tous les masques dont la vie
sociale nous affuble, et dévoilent le fond de leur âme. La lâcheté et
l’héroïsme sont deux voies majeures sur lesquelles les uns et les autres
sont poussés, mais ce ne sont pas les seules. Les vices et les vertus, le
jeu et l’amour, le rêve et la cupidité, la ruse et la sincérité sont portés à
leur paroxysme par la terrible épreuve.
Rue de l’Ours
61
Né le 20 novembre 1945 en Algérie, Rachid Mimouni est originaire d’une famille de
paysans pauvres. Professeur à l’Ecole Supérieure de Commerce d’Alger. Il reçoit le Prix de la
Nouvelle en 1991, le Prix Liberté littéraire en 1994 pour « la Malédiction », et devient
membre du Conseil national de la culture, puis Président de l’Avance sur recettes. Il meurt
en 1995, alors que l’Algérie s’enfonçait dans la spirale de la violence et des assassinats
d’intellectuels et d’artistes, ce pays perd l’une de ses voix les plus lucides et les plus
attachantes.
R
MIM
Le Fleuve détourné / Rachid Mimouni R. Laffont, 1982
La guerre d'Algérie se termine. Après plusieurs années d'absence, un
homme regagne son village. Mais son nom est inscrit sur le monument
aux morts. Plus personne ne l'attend.
R
MIM
L’Honneur de la tribu / Rachid Mimouni R. Laffont, 1989
Un vieil homme, pour l'honneur de sa tribu, entreprend de raconter
l'histoire, devenue presque mythique, de sa communauté, des débuts de
la colonisation française en Algérie à ces jours de honte qui voient la
destruction de son âme par ceux-là mêmes qui prétendent,
autoritairement, lui forger un nouveau visage.
R
MIM
Une peine à vivre / Rachid Mimouni Stock, 1991
Face au peloton d'exécution se trouve le tout-puissant Maréchalissime,
cynique et violent dictateur d'un pays sans nom. Au moment de mourir,
il se souvient... Un roman extrême de la violence et de la compassion,
nous interroge sur ce qu’il y a d’essentiel à l’homme : l’amour ou le
pouvoir.
62
R
MIM
La Malédiction / Rachid Mimouni Stock, 1993
Dans l'Alger de juin 1991, au travers des aventures de Kader, les visées
du FIS sur la nation. L'auteur interroge ainsi la fatalité de la déchirure
qui semble, depuis un demi-siècle au moins, écarteler l'Algérie.
R
MIM
Une paix à vivre / Rachid Mimouni Stock, 1995
L'intrigue de ce texte se situe dans une école normale après la
proclamation de l'indépendance algérienne. Petite et grande histoire se
confondent. Ecrit vers la fin des années 70 par l'intellectuel algérien
mort en 1995.
R
MIM
Le Printemps n’en sera que plus beau / Rachid
Mimouni
Stock, 1995
Inédit en France, ce roman écrit dans les années 70 a été publié en
1986 en Algérie. On y voit des destins croisés de personnages
emblématiques de la guerre d'indépendance.
R
MOK
Des rêves et des assassins / Malika Mokeddem Grasset, 1995
Un tableau de l'Algérie contemporaine dans ses moeurs implacables,
son devenir incertain, sa violence dangereuse : un roman qui conjugue
la grande fresque sociale et l'aventure individuelle. Fille de nomades
analphabètes, l'auteur se bat depuis l'enfance pour être libre. Elle a
choisi la France et est médecin à Montpellier.
R
MOK
Les Hommes qui marchent / Malika Mokeddem Feryane, 1998
A travers la vie de Zohra, conteuse des traditions bédouines et de sa
petite-fille Leïla, rebelle à la condition de recluse qu'on veut lui
réserver, c'est toute l'histoire récente de la jeune nation algérienne qui
se dessine, de la guerre d'indépendance à la terreur d'aujourd'hui, de la
libération à l'islamisation. Prix du Festival du premier roman de
Chambéry 1990.
63
R
MOU
La Guetteuse / Hadjira Mouhoub L’Harmattan,
1997 (Ecritures
arabes ; 104)
Ces quatorze nouvelles gardent intact l'émoi de l'adolescente algérienne
pour qui l'écriture était le seul rempart opposé à la vacuité du temps, à
l'oubli, au non-dit.
R
SAN
Le Serment des Barbares / Bouallem Sansal Gallimard, 1999
Tout est douteux à Rouiba (Algérie), son opulence autant que sa
prétention d'être le poumon économique de la capitale. On ne saurait
être commerçant florissant et se tenir éloigné de l'infamie ;
l'environnement est mafieux, le mal contagieux. Les rapports avaient
prévu la dérive, mais qui les a lus ? Prix du Premier roman. Prix
Tropique de l'Agence française de développement 1999.
Abd-el-Halim Hemche, Conteur à Bab Sidi Boumédine, 1946
64
Leïla Sebbar est née en Algérie pendant la colonisation, de père algérien et de mère
française, tous deux instituteurs. Aujourd’hui quand on lui demande comment elle se situe
en tant qu’écrivain, Leïla Sebbar a du mal à répondre. Alors elle répond écrivain français.
Mais la réalité est plus complexe. Et ses textes ne cessent d’ausculter les liens entre Algérie
et France. Et puis il y a la guerre… et puis il y a l’exil, tous les exils…La lecture de ses
récits, romans et nouvelles, peut trouver des résonances dans un large public.
R
SEB
Le Chinois vert d'Afrique / Leïla Sebbar. Stock, 1984
La vie de Momo, 12 ans, dit le Chinois vert d’Afrique, qui n’a jamais vu
la mer mais connait bien la banlieue : un enfant sauvage des
métropoles modernes, témoins des chocs des civilisations.
R
SEB
Fatima ou les algériennes au square / Leïla
Sebbar.
Stock, 1981
Ces femmes agériennes, indiscrètes et attentives, livrent ici la réalité
cruelle et lyrique à la fois, réalité privée, singulière de l'immigration,
sans plainte ni lamentation, avec une tendresse et une violence qui leur
sont propres et d'où peut enfin naître l'émotion qui les fait exister
comme elles existent.
65
R
SEB
Des Femmes dans la maison / Luce Pénot ;
Dominique Pujebet ; Leïla Sebbar ; Dominique
Doan
Nathan, 1981
Tenir une maison, dedans, avec tout ce qui est domestique, êtres
vivants et inanimés, végétaux, animaux... C'est tenir du pouvoir. La
répétition nécessaire au travail d'entretien peut être mouvement et non
fixation mortifère, si elle correpond à un ordre de production de vivant,
un ordre du désir, du plaisir qui ne tue pas la femme de maison -femme
au foyer, et toute femme, d'être femme dans une maison- ni l'enfant, ni
l'homme, ni l'autre femme. La maison peut être le lieu d'une liberté
créatrice. Si le temps du travail social pouvait être organisé par les
femmes comme leur temps domestique, alors...Leïla Sebbar.
R
SEB
Parle mon fils parle à ta mère / Leïla Sebbar
Stock, 1984
Une conversation entre une mère méditerranéenne et son fils prodigue.
Le fils revenu dans sa maison natale en banlieue parisienne, comme il
était parti, sans prévenir. Sa mère l’accueille, seule dans sa cuisine, lui
offre thé et gâteaux et lui parle dans son langage généreux, subtil et
insidieux, de la maison, du père, des filles, de lui, de l’épouse idéale, des
femmes françaises.
R
SEB
La Seine était rouge : Paris, octobre 1961 / Leïla
Sebbar
Magnier, 2003
Le 17 Octobre à Paris, une manifestation pacifique tourne mal et des
dizaines d’algériens sont tués. La mère et la grand-mère de Amel,
adolescente de 16 ans, y étaient. Mais elles refusent d’en parler. Amel
en saura plus grâce au film de Louis, le fils d’une Française qui avait
adopté la cause algérienne. L’adolescente sera douloureusement
confrontée à la réalité de ces témoignages.
66
R
SEB
Le Printemps désespéré : vies d’Algériennes /
Fettouma Touati
L’Harmattan,
1984 (Ecritures
arabes)
Un grand roman retraçant un univers féminin qui subit une lente
mutation à travers les générations. Une grand-mère qui n’existe que
par son travail, ses sacrifices. Sa fille, veuve, soumise et dépassée par
un fils voyou. La femme de ce dernier, négligeable, méprisée car sans
frères ou père pour la défendre. Yasmina « la Doctoresse », Malika
l’Emigrée, Leila, jeune amazone de seize ans, insultées, battues,
vilipendées partent par la révolte à la conquête d’un monde meilleure.
Fatiha reste l’héroïne tragique de ce monde où l’injustice, la solitude, la
souffrance sont incommensurables.
R
SEB
Shérazade : 17 ans, brune, frisée, les yeux verts /
Leïla Sebbar
Stock, 1982
Shérazade est le roman d’initiation d’une fugueuse de banlieue. A la
fois drôle, extravagante et réaliste de ses dérives et de ses rencontres
dans Paris. Comme ses complices dans l’exil, la clandestinité, le
déracinement ruse avec son identité, avec la loi ; elle vole, fait des
casses, de la prostitution, d luxe, de la mode, de la publicité…
R
SEB
Le Silence des rives / Leïla Sebbar Stock, 1993
Ce roman est d’abord une très belle parabole sur l’exil et la mémoire. Ni
noms, ni prénoms n’en singularisent les personnages : ils sont
l’ « homme », l’ « enfant », la « mère », les « trois soeurs. Il s’en dégage
une émotion profonde et une sorte de vérité sans âge, dont témoignent
les lignes qui ouvrent chacune des trois séquences du livre : « Qui me
dira les mots de ma mère ? »
R
SEB
Soldats / Leïla Sebbar Seuil, 1999 (Points
virgule ; 76)
Contient : Prologue Le chemin des Dames ; La cause du peuple ; Le
village nègre ; Somalie ; Hébron, la maison ; La sieste ; Les mères ;
Sarajevo, l'affiche ; Epilogue le chemin des Dames. Un lien invisible
relie l'Algérie, la Bosnie, la Somalie, le Cambodge, l'Afghanistan, la
Tchétchénie, Israël, la Palestine. Des femmes y pleurent leurs enfants
perdus, des hommes y laissent les ruines de leurs maisons... Sept
nouvelles, sept petits textes en demi-teinte pour hurler que la guerre
n'est pas jolie.
67
R
ZAO
Les Gens du parfum / Amin Zaoui Serpent à
plumes, 2003
A la mort de son père, Hazar rentre dans sa ville natale pour se
recueillir sur la tombe de son père enterré à côté de sa dernière femme.
Après avoir fait l'amour entre les tombes avec la belle jeune femme du
gardien du cimetière, il retourne dans la maison de son enfance et se
remémore sa vie avec les femmes de son père et les demi-soeurs, dont
l'une vit cloîtrée depuis qu'il l'a violée.
R
ZIT
Aimez-vous Brahim ? / Ahmed Zitouni Belfond, 1986
Parce qu'il s'est fait traiter de « taré de bicot », le narrateur a juré
d'avoir la peau du chef. Et le chef, c'est Brahim, maghrébin comme lui...
Un roman qui efface la frontière entre réalité et fiction.
R
ZIT
Attilah Fakir : les derniers jours d’un apostropheur
/ Ahmed Zitouni
Souffles, 1987
En ce mercredi matin, alors qu'Attilah Fakir se rase, nous apprenons
qu'il doit passer, le vendredi, à une célèbre émission littéraire. Une fois
de plus, il se coupe... Rigoureusement féroce, conçu comme une sorte de
« thriller » mental, le roman est la reconstitution minutée, séquence par
séquence, catastrophe après catastrophe, du calvaire d’Attilah Fakir
pendant les trois jours qui le mènent d’Aix-en-Provence à Paris, via
Marseille.
68
DOCUMENTAIRES
305.4
SEB
Fatima ou les algériennes au square / Leïla
Sebbar
Stock, 1981
306
LAO
Mémoire de Kabylie : Scènes de la vie
traditionnelle, 1937-1939 / Germaine Laoust-
Chantréaux ; texte de Leïla Sebbar
Edisud, 1994
Femme kabyle
709.65
CAZ
Les Artistes de l'Algérie Cazenave et
Giovanangeli
Editeur, 2001
Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs de 1830 à 1962
709.65
SEN
Visages d'Algérie : Regards sur l'art / Jean Sénac
; Textes réunis par Hamid Nacer-Khodja
Méditerranée,
2002
Mise en rapport des 2 amours de Jean Sénac (1926-1973), l'Algérie et la
peinture, et l'une à travers l'autre. Recueil de critiques d'art du poète
algérien.
69
759
ISS
Hommage à M'Hamed Issiakhem / Collectif Office Riadh El-
Feth, 1986
« Issiakhem est généreux, il offre ce qu’il fait, ou s’en sépare pour
survivre. Il habite un enfer où il faut faire feu de tout bois, et c’est luimême
qu’on voit brûler, d’un bout à l’autre de son oeuvre. A cette
extrême et haute tension, l’art est une catastrophe, un naufrage de
l’homme, une vision de l’invisible et un signe arraché à la porte des
morts ». Kateb Yacine
M’Hamed Issiakhem, Paysage de Kabilie (1960)
759
KHA
Aquarelles de Khadda : Galerie M'Hamed
Issiakhem du 6 juin au 4 juillet 1986 /
Mohammed Khadda ; Habib Tengour
Office Riadh El-
Feth, 1986
« Comme un chant conservé dans la gorge, l’aquarelle s’exhale,
doucement, spontanément dans le ruissellement de l’eau et des
pigments colorés. Et si elle vient de l’intelligence, seule une puissante
charge affective la propulse de la spirale aléatoire de la figuration ».
844
BOU
Lettres algériennes / Rachid Boudjedra Grasset, 1995
(Autre regard)
Habituée à regarder les autres, la France n’aime pas trop que les autres
lui rendent la pareille. Dans ce livre, « l’autre » la regarde dans les
yeux, sans complaisance ni détours, toujours avec passion et tendresse.
70
892.7
ALG
Algérie : L'enfance au coeur / Collectif Paris-
Méditerranée,
2003
Chaque jour, deux nouveau-nés au moins sont abandonnés par leurs
parents dans la seule wilaya d’Alger. Qui mieux qu’un poète, mieux
qu’un artiste pouvait porter directement ce message de toutes les mères
en détresse, de tous les enfants sans famille, et faire que son écho soit
répercuté, le plus loin, le plus continûment possible, pour que l’espoir
ne meurt pas. T. Tidafi
892.7
DIB
Mille hourras pour une gueuse / Mohammed Dib Seuil, 1980
Schéhérazade des bas-fonds, Arfia donne la comédie à de pauvres
diables en recréant des épisodes de sa vie au maquis algérien. A ce
passé répond le présent. Arfia partage la méchante existence des
miséreux qui se rassasient chaque soir de son spectacle. Mais un soir,
tout se confond tragiquement, présent et passé, affabulation et réalité.
892.7
ENF
Une enfance algérienne / collectif Gallimard, 1997
Les seize écrivains présents dans ce recueil sont nés en Algérie avant
l'indépendance. Ils se trouvent ici comme ils ne l'ont jamais été sur la
terre natale. Ils nous disent leur Algérie : éclats d'enfance heureuse ou
meurtrie par la guerre, approches résurrectives qui restituent une
société polyphonique où se côtoient musulmans, juifs, chrétiens, et où
s'échangent, s'adoptent et parfois s'excluent traditions et cultures.
892.7
TEN
Le Vieux de la montagne / Habib Tengour Sindbad, 1983
(La bibliothèque
arabe)
Nizam al-Mulk, voilà le héros.
…Sensible et ouvert aux autres, il garde ses distances dans les plus
hautes fonctions de l’Etat.
Il épousera Badra qui l’aimera / que ni Hassan ni Omar n’ont su aimer.
Nizamal Mulk est parfait.
Tout le monde l’aime. / Hassan le fait assassiner.
71
916.1
LAB
Maghreb : Tunisie, Algérie, Maroc / Henri de La
Bastide ; Louis Fougère
Horizons de
France, 1970
(Hommes et
civilisations)
Lieux de rencontres de trois civilisations : la vieille souche africaine
dont les racines sont toujours vivantes, la civilisation arabo-musulmane
qui, depuis le début de l’islam, l’a redécouvert et modelé, et le monde
occidental qui l’a initié à la vie moderne, le Maghreb tire de cette
particularité un caractère profondément original que l’on ne retrouve
nulle part ailleurs.
965.04
GUIQ
La Casbah d'Alger / Paul Guion ; préface de
Chérif Rahmani ; texte de Youssef Nacib
Editions Publisud,
110 croquis de la Casbah d'Alger, réalisés entre 1938 et 1940, par l'un
des architectes de l'Alger des années 1930, Paul Guion (1881-1872).
Une rue d’Alger
72
A propos de l’Algérie
709.65
CAZ
Les Artistes de l'Algérie : Dictionnaire des
peintres, sculpteurs, graveurs : 1830-1962 /
Elisabeth Cazenave
B. Giovanangeli
Editeur, 2001
L'Algérie ne devait pas, apparemment, être leur patrie et cependant
depuis que ces terres sont ouvertes à l'Occident, les peintres n'ont cessé
d'y faire leurs pélerinages. Il en est même qui n'ont jamais pu se
détacher de cette nature et qui ont fini par y mourir au terme d'une
lutte épuisante pour en forcer le secret. Albert Camus (L'Envers et
l'Endroit. Essais).
Miloud Boukerche, Le « Boukarabila »
709.65
SEN
Visages d'Algérie : Regards sur l'art / Jean Sénac
; Textes réunis par Hamid Nacer-Khodja
Méditerranée,
2002
Mise en rapport des 2 amours de Jean Sénac (1926-1973), l'Algérie et la
peinture, et l'une à travers l'autre. Recueil de critiques d'art du poète
algérien..
73
759.095
VID
L'Algérie des peintres : 1830-1960 / Marion Vidal-
Bué
Paris-
Méditerranée,
2002
Des centaines de peintres ont été inspiré par l’Algérie qui, par la beauté
de ses paysages et la diversité de ses habitants, leur a offert un
magnifique champ d’investigation.
892.7
BER
Ecrits sur l'Algérie / Augustin Berque Edisud, 1986
Ouvrage publié avec le concours du Centre national des Lettres. Les
Ecrits sont le fruit d'une sélection dans une production trop vaste pour
pouvoir s'inscrire en un unique volume. Toutefois, pour donner une idée
de la variété des intérêts et du registre d'Augustin Berque, le choix a
emprunté à tous les genres, histoire, islamologie, sociologie, politique,
Beaux Arts. Des fragments inédits, pages de journal, notes
personnelles, réflexions accumulées au cours des lectures fournissent
les indispensables compléments.
892.7
FEC
La Gloire de l'Algérie : Ecrivains et photographies
de Flaubert à Camus / Elisabeth Fechner
Editions
Calmann-Lévy,
2000
Jusqu'à la conquête de 1830, ce sont bien sûr les peintres et les
dessinateurs qui accompagnent l'armée d'Afrique. Il faut attendre
Napoléon III pour que les photographes s'emparent de l'Algérie. Mais
ils ne savent pas encore saisir le mouvement et leurs clichés sont
retouchés par des illustrateurs. Le talent des envoyés spéciaux,
Théophile Gautier, Eugène Fromentin, Alexandre Dumas, Alphonse
Daudet ou Gustave Flaubert, fait le reste, sublimer un paysage,
évoquer une senteur inconnue, glorifier cette lumière éblouissante que
la pellicule n'arrive pas à fixer.
74
Maroc
Mohammed Ben Ali R’Bati : Porte de Bab el Assa avec vue sur la Medina (Maroc)
R
BEN
La Controverse des temps / Rajae Benchemsi Sabine
Wespieser, 2006
Ce roman est l’occasion pour l’auteur de dresser un tableau d’une
société marocaine écartelée entre son héritage culturel millénaire et le
désir effréné de modernité qui anime l’élite occidentalisée. Et à travers
la peinture d’un microcosme placé au confluent des civilisations, il est
aussi une fresque des controverses qui agitent le monde contemporain.
75
Driss Chraïbi, né en 1926 est un des grands écrivains marocains de langue française. Il
fut révélé par « Passé simple » (1954) le roman qui fit entrer la littérature marocaine dans
la modernité. Il a fait tous les métiers avant de devenir ingénieur. Il devient ensuite
écrivain, puis producteur à l’ORTF à Paris, il séjourne au Canada. Avec le temps l’enfant
terrible de la littérature marocaine se fait moins féroce, mais plus ironique sur les travers de
la société. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont celui de l’Afrique méditerranéenne pour
l’ensemble de son oeuvre en 1973 ; le Prix de l’amitié franco-arabe, en 1981 ; le prix
Mondello pour la traduction de Naissance à l’Aube en Italie.
R
CHR
Une enquête au pays / Driss Chraïbi Seuil, 1981
(Points)
Dans un petit village oublié au coeur du Haut-Atlas marocain, deux
policiers tentent de mener une enquête et se heurtent à la rudesse du
paysage et du climat autant qu'à la simplicité fruste des habitants. A la
fois hymne sensuel à la terre natale et vision du Maroc de l'après
décolonisation.
R
CHR
La Mère du printemps : l’Oum-er-Bia / Driss
Chraïbi
Seuil, 1982
On retrouve le vieux montagnard Raho qui livrait une bataille de tous
les instants pour résister à la crétinisation et aux diverses tyrannies du
XXe siècle dans « Une enquête au pays ». Avec lui, nous allons découvrir
dans ce roman, les premiers moments de l’Islam à partir de
l’embouchure du fleuve marocain l’Oum-er-Bia et l’arrivée du général
Okba, à la tête de cavaliers arabes qui viennent conquérir l’Afrique du
Nord.
76
R
CHR
La Civilisation, ma Mère !... / Driss Chraïbi Denoël, 1983
(Médianes)
Deux fils racontent leur mère, à laquelle ils vouent un merveilleux
amour.
R
CHR
Naissance à l’aube / Driss Chraïbi Seuil, 1986
Nous sommes au VIIIe siècle de notre ère, alors que les armées
musulmanes s'apprêtent à conquérir Cordoue et toute l'Andalousie...
Deuxième volet d'une vaste fresque romanesque, commencée avec « La
Mère du printemps » où l'écrivain marocain se propose d'explorer
l'Islam et son histoire.
Nouiri Mohamed : Essaouira (Maroc)
R
CHR
Le Passé simple / Driss Chraïbi Gallimard, 1986
(Folio ; 1728)
Un jeune marocain s’oppose violemment à son père ainsi qu’aux
pesanteurs de la société marocaine et part étudier en France. Ce roman
stigmatise le poids de l’islam et la condition faite aux femmes. Il évoque
les conflits de civilisation, les problèmes identitaires de l’individu formé
par deux cultures…
77
R
CHR
L’Inspecteur Ali / Driss Chraïbi Denoël, 1991
L'inspecteur Ali, personnage hâbleur et provocateur, est aussi expert en
résolution d'énigmes policières qu'en analyses pertinentes et
inattendues au sujet de l'islam. Marocain d'origine, il se prépare à la
première visite de ses beaux-parents britanniques...
R
CHR
Une place au soleil / Driss Chraïbi Denoël, 1993
Avec l'inspecteur Ali, D. Chraïbi a créé le Candide du monde
méditerranéen. A travers lui, l'auteur porte un regard ironique sur la
société arabe et s'offre toutes les libertés, celle, entre autres, de faire
converser Hassan II et Ali.
R
DAO
Zaynab, reine de Marrakech / Zakya Daoud Editions de
l’Aube, 2004
(Regards croisés)
A travers l'histoire de Zaynab, c'est celle, romancée, des origines de la
ville de Marrakech qui est retracée. Née en 1039 dans les montagnes,
elle aide son troisième mari à fonder une forteresse dont la vallée du
Nfis est le jardin et la terre des Doukkala, le grenier. Il tient ainsi les
rênes du gouvernement de l'Atlas. Mariée pour la 4e fois à l’émir
Youssef Ibn Tachfin, elle nomme la ville Marrakech. Premier roman.
R
KHA
Le Déterreur / Mohammed Khaïr-Eddine Seuil, 1973
« Les gendarmes m’ont arrêté. J’ai mangé, pour me nourrir de viande,
quelques morts de notre région, morts que j’ai déterrés le soir même du
jour où le fquih, les nobles et les miséreux du lieu leur ont donné une
vraie sépulture. Les gendarmes ne m’ont pas molesté, au contraire ; ils
ont rigolé parce que, disaient-ils, un vieux comme moi ne mérite qu’une
baffe retentissante. » (Extrait)
78
R
KHA
Une vie, un rêve, un peuple toujours errants /
Mohammed Khaïr-Eddine
Seuil, 1978
Histoire de danse et de détritus, d’éducation islamique et de crime, de
marionnettes mal conçues, de conte de bandit (quand le bandit s’appelle
Bous’fr et lutte contre le caïd) et de périple nocturne. Avec aussi un peu
de ce désespoir triomphant qu’on peut connaître vers les 2 h du matin
du côté du boulevard Richard-Lenoir, debout et fulminant sur un bout
de trottoir.
R
KHA
Légende et vie d’Agoun’chich / Mohammed
Khaïr-Eddine
Seuil, 1984
Voici la vie d’Agoun’chich, sorte de bandit d’honneur qui a juré
vengeance éternelle aux assassins de sa soeur. Accompagné par le
« Violeur », il entreprend une longue errance à travers les montagnes
du Sud-Maroc qu’émailleront faits de guerre et longs moments de
réflexion. Nous sommes dans une période historique assez floue, si
propice aux légendes et aux rencontres avec le merveilleux, mais au
contact, à mesure que nos héros descendent vers la plaine, avec
l’envahisseur colonial.
Mohammed Chaara, La Kasbah (Maroc)
79
Tunisie
Sehili : Soudan (Tunisie)
R
YAH
L’Étage invisible / Emna Belhadj Yahia J. Losfeld, 1998
Une galerie de portraits tracés sans réalisme mais étonnants de vérité,
marqués au sceau d'époques et de milieux (la société tunisienne) que
l'auteur connaît bien et qu'elle décrit sans complaisance ni fauxsemblants.
R
ZOU
La Retournée / Fawzia Zouari Ramsay, 2002
Apprenant la mort de sa mère, Rym, une jeune femme qui vit en France
depuis plusieurs années, revient avec sa fille dans son village natal du
nord-ouest de la Tunisie, où elle affronte les réactions de rejet et les
calomnies des habitants. A travers cet exil à rebours se dessine une
chronique sensuelle et sensible d'une Tunisie qui n'est ni le pays des
origines, ni le pays d'accueil tant espéré.
80
Revues
Magazine littéraire
Défense et illustration des langues françaises
In Magazine littéraire (N°451)
Ecrire La Caraïbe
In Magazine littéraire (N°369°
Géo
Les Caraïbes : Antilles françaises, Cuba,
Jamaïque, Haïti.- 44-92.
In Géo (N°95).
Les Antilles ; des îles, des peuples, des rêves
In Géo de Décembre 2000 (N°262)
Maroc 2001
In Géo de Janvier 2001 (N°263)
La France d’Outre-mer
In Géo de Décembre 2001 (N°274)
Mali magique
In Géo de Janvier 2002 (N°275)
Patrimoine créole des Antilles françaises.- pp.59-
110.
In : Géo de Novembre 2004 (N°309).
81
A propos de la littérature francophone…
330.9
ANN
L'année francophone internationale 2006 /
Collectif
Documentation
française, 2006
Panorama de l'actualité économique, politique et culturelle dans les
pays francophones (au sens large) à travers des articles signés part des
universitaires, chroniqueurs, analystes. Toutes les sections sont
accompagnées de fiches, tableaux, relevés bibliographiques et autres
données indispensables à chaque pays pour l'année en cours.
82
325.244
CES
Nègre je suis, nègre je resterai : entretiens avec
Françoise Vergès / Aimé Césaire
Albin Michel,
2005 (Itinéraires
du savoir)
.Aimé Césaire évoque son enfance, ses années de formation à Paris, son
compagnonnage avec Léopold Sédar Senghor, sa carrière politique à
partir de 1945, le regard qu'il porte sur le colonialisme, les Antillais, la
culture africaine.
374.9
BAR
Géopolitique de la francophonie : un nouveau
souffle ? / Jacques Barrat, Claudia Moisei ;
préface de Pierre Messmer
Documentation
française, 2004
.La langue française est parlée par quelque 175 millions de personnes
dans le monde. Même si, ces dernier temps, le français recule par
rapport à l'anglais ou à l'espagnol, son rôle reste indéniable autant sur
le plan culturel que sur les plans géopolitique et économique.
447.9
ARN
Les Défis de la francophonie : pour une
mondialisation humaniste / Serge Arnaud,
Michel Guillou, Albert Salon
Alphares, 2005
(Planète
francophone)
.Face à la mondialisation, la francophonie peut jouer un rôle de
contrepoids. Propose une politique de promotion de la francophonie
reposant sur le multiculturalisme et le développement durable.
447.9
FRA
La Francophonie dans le monde : 2004-2005 /
Organisation internationale de la francophonie,
Haut conseil ; coord. du rapport Florence
Morgiensztern
Larousse, 2005
Bibliogr. Index. Un rapport sur les problématiques de la francophonie
en 2004 : enjeux ; diversité linguistique et culturelle ; mondialisation ;
actualité politique, économique et sociale ; culture ; enseignement ;
création ; médias. Nombreuses données chiffrées, analyses et bilans.
83
447.9
TRA
Le Français en partage : les 50 plus belles
histoires de la francophonie / Christophe Traisnel
; préface d' Abdoulaye Wade
Timée-Editions,
2005 (Histoire et
civilisations)
Présente chronologiquement depuis les origines de la langue française
à la Francophonie, cinquante histoires et anecdotes sur l'aventure de la
langue française et la vie de personnalités francophones : l'ordonnance
de Villers-Cotterêts (1539), Léopold Sédar Senghor, la dictée de
Mérimée, la chaîne TV5... En annexes, une présentation de la
Francophonie, des biographies, des citations, des adresses.
840.914
TON
La Littérature française et francophone de 1945 à
l'an 2000 / Eliane Tonnet-Lacroix
L’Harmattan,
2003 (Espaces
littéraires)
Etablit un premier constat sur l'évolution et l'histoire de la littérature
française et francophone de la fin de la Seconde Guerre mondiale à la
fin du XXe siècle. Trois grandes périodes la façonnent : l'après-guerre
existentialiste, entre engagement et esprit de soupçons, les années 70
avec le structuralisme, et une fin de siècle revenue de tout.
Statue commémorant le colonialisme au Sénégal
84
Etats et gouvernements membres de la francophonie |